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Lohéac : "J'ai instauré le travail de nuit pour réduire ma facture d'électricité"
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Lohéac : "J'ai instauré le travail de nuit pour réduire ma facture d'électricité"

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Pour absorber la hausse vertigineuse de sa facture d’électricité, le spécialiste lorientais de la crêpe fait main Lohéac s’est résolu à instaurer le travail de nuit, avec l’accord de ses salariés.

Xavier Lohéac, gérant éponyme d’une entreprise lorientaise de production de crêpes "fait main" — Photo : Bertrand Tardiveau

Gérant depuis plus de vingt ans d’une entreprise de fabrication de crêpes artisanales réputée dans le pays de Lorient, Xavier Lohéac ne cache pas son inquiétude : "Avec 15 salariés et un chiffre d’affaires d’environ 1,2 million d’euros, nous devrions voir notre facture d’électricité passer de 30 000 à 130 000 euros. Si on reste comme ça, c’est simple : on disparaît."

Accusant déjà une hausse de 25 % du coût de ses matières premières (farine, beurre, œufs, emballages…), le dirigeant de l'entreprise Lohéac a difficilement encaissé le choc tarifaire sur les prix de l’électricité, notamment à travers la rupture unilatérale de son contrat par son fournisseur, Total Direct Energie. "Pour 2023, j’ai déjà fait le tour des distributeurs. Leurs offres donnent le vertige, avec parfois d’importantes cautions à verser. Difficile pour l’instant de se fier aux aides gouvernementales", estime le chef d’entreprise.

"L’enjeu, c’est de tenir bon"

Seule option pour lui, le travail de nuit pour bénéficier des heures creuses. "Avec un prix du kilowattheure qui est passé de 7 à 90 centimes durant les heures pleines, passer au travail de nuit, entre 22 heures et 6 heures, se révèle une option intéressante puisqu’on économise environ 50 000 euros sur notre facture malgré un coût du travail majoré de 25 %", poursuit Xavier Lohéac, qui salue l’engagement de ses équipes pour franchir cette passe difficile. S’estimant heureux de pouvoir mettre en œuvre ce plan B, il devra néanmoins répercuter une partie de l’inflation sur ses produits, sachant qu’une douzaine de crêpes est vendue aujourd’hui à 6 euros, avec une date limite de consommation limitée à dix jours.

Difficile également dans ces conditions d’envisager de nouveaux investissements pour défendre la tradition du "fait main", qui permet de produire environ 40 douzaines de crêpes à l’heure par chacun des quatre manèges de neuf plaques opérés par les équipes de Xavier Lohéac. "L’enjeu, c’est de tenir bon, de rester en vie, en espérant que cette situation s’améliore avec le temps."

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