Les nouveaux plans de La Maison Turrini après sa reprise par James 1840
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Les nouveaux plans de La Maison Turrini après sa reprise par James 1840

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Le groupe normand James 1840 vient de reprendre La Maison Turrini, située dans le Morbihan, et David Lange, implantées en Bourgogne. Ces deux entreprises spécialisées dans le mobilier design vont renforcer le champ d'actions de James 1840 qui intervient dans l’agencement d’hôtels de luxe.

— Photo : Ségolène Mahias

La Maison Turrini, située à Pont-Scorff dans le Morbihan, et la manufacture David Lange, implantée en Bourgogne, rejoignent le groupe normand James 1840. Basée dans la Manche, l’entreprise dirigée par Thomas Guinet, poursuit son essor via de la croissance externe. Après l’acquisition de Perrouin 1875 (Ille-et-Vilaine), Thomas Guinet a finalisé le rachat de Turrini et de David Lange, en proie à d’importantes difficultés financières.

Pour ce compagnon du devoir, diplômé d’un MBA en finance, « ces entreprises ont le même ADN, basé sur le savoir-faire. Les quatre maisons du groupe sont des entreprises du patrimoine vivant (EPV). » En détail, le groupe est constitué de James 1840 (16,2 M€ de CA), l’ébéniste devenu aménageur pour l’hôtellerie haut de gamme, voire très haut de gamme en France et à l’international ; de Perrouin 1875, qui fabrique des chaises premium ; et désormais de La Maison Turrini, spécialiste du mobilier et fournisseur historique de Roche Bobois, qui possède également David Lange, un concepteur de meubles design transparents. « Notre projet est de proposer une offre globale », précise Thomas Guinet.

Cap sur l’agencement pour Turrini

Avec 25 salariés chez Turrini et 55 chez David Lange, l’aventure est osée. « Reprendre ces PME et 80 personnes, c’est un véritable pari. La valeur d’une entreprise est son savoir-faire. Elle peut avoir des difficultés, mais il faut qu’il y ait de vrais savoir-faire et qu’un futur soit envisageable. »

Créateur de l’entreprise et ancien dirigeant, Christian Turrini accompagne cette reprise en ouvrant son réseau. « Il a ce rôle d’ambassadeur sans que nous ne nous soyons donné de délai », ajoute Thomas Guinet. Il en est de même pour Roche Bobois, le client historique, qui ne devra pas excéder les 50 % de chiffre d’affaires de l’entreprise d’ici trois à cinq ans.

Pour la Maison Turrini, l’idée est d’aller de plus en plus vers de l’agencement « sur des projets de taille moyenne que ne peut plus prendre James 1840 aujourd’hui ». Sur la feuille de route établie par le repreneur : Turrini devra être un acteur territorial et faire du chiffre d’affaires en local. « Un hôtel ou une salle de concert ne doit pas ouvrir dans le secteur, sans que Turrini ne soit consulté ! » Sur site, la Maison Turrini aura un responsable. Il s’agit de Mathieu L’Helguen, compagnon du devoir qui travaillait jusqu’alors chez un designer de mobilier contemporain en Irlande. Au cœur de cette stratégie, James 1840 va apporter son expertise et mettre à disposition son bureau d’études.

L’enjeu du bois hybride pour David Lange

Pour David Lange, l’approche sera également technologique, avec une orientation sur les résines acryliques, comme le corian, qui sont en plein essor. Et d’autres perspectives s’ouvrent avec James 1840 qui vient de mettre au point le seluin, un bois hybride recyclable. « Le premier transformateur de cette matière sera David Lange », avance Thomas Guinet.

Pour le groupe normand, les 12 prochains mois seront consacrés à la consolidation du chiffre d’affaires et des cultures maisons. D’ici 2024, le nouvel ensemble devrait générer 50 M€ de chiffre d’affaires, contre 30 aujourd’hui, pour 160 salariés.

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