Déjà leader français de la production de plants de pomme de terre, après le rachat du quimpérois Germicopa, le semencier lillois Florimond Desprez acquiert la brestoise SPB. Un mariage français de raison, pour tenter de devenir leader européen de la pomme de terre, dans un marché mondial de la semence, toutes espèces confondues, en pleine rationalisation.
La pomme de terre made in Finistère
La SPB, et ses deux entreprises Gopex Distribution et Bret Seeds (12 salariés à Brest) ont commercialisé cette année près de 30.000 tonnes de plants de pomme de terre, pour un chiffre d'affaires consolidé de 18 millions d'euros. Des pommes de terre réputées qui ont poussé sur 810 hectares de terres bretonnes (44 producteurs affiliés). Une production destinée presque intégralement à l'export, vers l'Égypte, la Jordanie, la Tunisie et l'Algérie. Avec aussi un autre intérêt pour Florimond Desprez: les brevets pour les variétés phare Alaska, Universa et Safrane.
Après l'acquisition du Quimpérois Germicopa en 2013, puis une prise de participation en 2015 dans Danespo, l'acquisition de la SPB poursuit donc la dynamique du groupe Florimond Desprez pour devenir un acteur international de poids sur le marché des plants de pomme de terre, en s'ouvrant les marchés du Maghreb et du Moyen-Orient.
Un secteur mondial qui se rationnalise
Cette annonce se fait dans un contexte mondial de concentration. Plus de 60% du marché mondial de la semence, toutes espèces confondues, estimé à 30 milliards de dollars en 2015, est partagé par six grands leaders, dont les trois premiers Monsanto, Pionneer-Dupont et Syngenta. En quatrième position arrive le français Limagrain.
S'ils font office d'ogres pour le groupe lillois, classé au 14e rang mondial des semenciers, ce dernier a encore des cartes à jouer. Florimond Desprez est aujourd'hui leader mondial dans les semences de betterave et se situe dans les acteurs majeurs pour les céréales à paille. De plus, le groupe engage 15% de son chiffre d'affaires dans la recherche, afin de créer de nouvelles variétés dans une dizaine d'espèces.
Pendant ce temps, au niveau mondial, le mariage annoncé entre Monsanto et Bayer a été retardé par la Commission européenne à la fin de l'été. Tandis que de l'autre côté de l'Atlantique, les Etats-Unis ont donné leur accord en juin pour la fusion de DowChemical et Dupont. Et le chinois Chemchina a quant à lui réussi son OPA sur le suisse Syngenta dans la même période. Un big three règnera-t-il bientôt sur les semences mondiales ?
