Morbihan
Hélène Le Gac (Imprigraph) : « Un dirigeant ne peut rompre la solitude que s’il est bien préparé »
Témoignage Morbihan # Imprimerie # Management

Hélène Le Gac (Imprigraph) : « Un dirigeant ne peut rompre la solitude que s’il est bien préparé »

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Pour Hélène Le Gac, présidente de la Scop Imprigraph IOV Communication, rompre avec la solitude du dirigeant est avant tout une question de volonté et de préparation.

Hélène Le Gac préside une Scop. La gouvernance y est partagée : les équipes de la PME sont formées pour siéger au conseil d’administration, qui se tient tous les deux mois. — Photo : Xavier Eveillé

« Je dirige un groupe d’imprimeries offset et numériques qui s’est structuré historiquement autour d’une société coopérative et participative datant de 1906, prévient Hélène Le Gac, présidente du groupe Imprigraph IOV Communication, basé dans le Morbihan, à Arradon (28 salariés, 2,8 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Dans une Scop, la gouvernance est partagée, par définition. Les équipes sont formées pour siéger au conseil d’administration, qui se tient tous les deux mois, avec également une réunion mensuelle dans chaque service. Les salariés administrateurs sont rompus à la lecture d’un bilan, aux enjeux managériaux. Nous consacrons trois fois le budget légal d’une Scop à la formation interne.

Un risque d'isolement individuel et collectif

Pour autant, un dirigeant de Scop n’est pas immunisé contre l’isolement. Aujourd’hui, pour moi, l’enjeu consiste à bien préparer ma succession, à faire en sorte que mon successeur arrive dans trois à quatre ans dans de très bonnes conditions. Je bâtis actuellement un duo avec la directrice commerciale, qui a accepté de s’y préparer. Nous avons beau être en Scop, la transition peut être source de solitude pour le succédant. Nous nous sommes orientées vers le Centre des jeunes dirigeants de Quimper, qui la prépare pendant un an et demi à la direction d’entreprise.

Diriger une entreprise ne s’improvise pas. Mon prédécesseur avait démarré dans l’usine avant de gravir tous les échelons. Même s’il était autodidacte, il a décroché un Master de l'Université Paris-Dauphine. Un dirigeant ne peut rompre la solitude que s’il est, certes, humainement bien entouré, mais surtout bien préparé. C’est un travail qui commence par soi-même.

Dans un monde de l’impression marqué par de profondes mutations (baisse des volumes, concentration des acteurs), le risque d’isolement est aussi collectif : c’est que l’entreprise se retrouve isolée sur son marché ! Le dirigeant fait corps avec son entreprise. Je prépare donc ma successeur aux enjeux de la croissance externe, de l’optimisation permanente des performances du parc machines. Ce sont des priorités pour nous. »

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