À quelques pas de la gare de Laval (Mayenne), à l’entrée de la zone d’activités des Touches, se tient un espace d’1,7 hectare, comprenant 3 500 m² de bâtiments désaffectés. L’ancien site industriel Bonna Sabla va connaître une seconde vie sous forme de tiers-lieu. Ce projet, Level, fera cohabiter des activités tertiaires avec des artisans, et même des agriculteurs, répondant à cette volonté de créer un lieu inclusif qui favorise les interactions entre différents secteurs.
Level est porté par une société coopérative (Scic) créée par trois structures fin 2020 : la société de transports adaptés nantaise Titi Floris, la Coopérative d’activité et d’emploi Coodem, et l’Apess 53, tête de réseau départementale de l’économie sociale et solidaire. "L’idée est faire de cet ancien bâtiment industriel un lieu de ressources pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire, mais pas seulement", explique François Géneau de Lamarlière, chargé de développement de la structure. "On s’est notamment inspiré de Darwin à Bordeaux, qui a réussi son pari".
85 % des bureaux réservés
Quelque 1 620 m2 de bureaux vont être créés. À ce jour, onze structures se sont engagées à les louer (sur 1 400 m2, soit 85 % de la surface). Elles représentent près de 90 salariés, la plupart dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. Les locaux comprendront en outre des salles de réunion (170 m2), une salle événementielle de 499 m2, des espaces communs mutualisés. Une halle accueillera des artisans : onze box de 41 m2 sont disponibles. Trois potentiels occupants se montrent déjà intéressés (en couture et en coutellerie). Symbole de la mixité souhaitée, la Fédération départementale des Cuma (matériels agricoles), qui quittera ses bureaux de la chambre d’agriculture et abritera les matériels de sa Cuma départementale Cepvil, y trouvera également sa place.
Mutualisation de machines
Il restera un espace encore non alloué. Les adhérents y voient le potentiel pour installer un atelier de production, par exemple pour accueillir une formation en lien avec l’industrie. "Nous pourrions envisager la mutualisation de machines (fraiseuses…)", expose François Géneau de Lamarlière. Ces formations de type CAP/Bac pro pourraient notamment trouver écho auprès de jeunes des quartiers voisins. Tout cela reste à bâtir, de même que l’espace de restauration, et les possibles animations. Cet endroit sera accessible au grand public.
Pour la première phase, les travaux sont évalués à 6,6 millions d’euros (dont 780 000 € de subventions). Le permis de construire va être déposé dans deux mois. La dépollution et le désamiantage du site doivent se dérouler cet été. Dix mois de travaux sont prévus à partir de l’automne 2022. Les bâtiments seront "désossés" afin de ne conserver que la structure métallique. L’ensemble sera réhabilité avec du bois issu de la filière bois locale. Le chauffage sera également assuré par des chaudières à bois énergie, alimentées par du bois déchiqueté de la Scic Mayenne bois énergie.
La Scic Level dispose aujourd’hui d’un capital de 172 000 euros sous forme de parts sociales acquises par les usagers, des structures partenaires et des particuliers. En outre, une émission de titres participatifs, close fin mars, a permis de lever 84 000 €. Une autre opération aura lieu dans l’année, l’objectif étant d’atteindre les 500 000 € en fin d’année (dont une participation attendue de la Banque des territoires).