La Scop (société coopérative et participative) Titi Floris, basée à Orvault, près de Nantes, est une entreprise de transport de personnes. Employant 1 500 salariés, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros à fin septembre 2020, en repli de 5 millions par rapport à l’exercice 2019 en raison de la crise sanitaire. Son dirigeant Boris Couilleau espère toutefois retrouver un niveau de l’ordre de 33 à 34 millions d’euros d’ici fin septembre 2021. Si 90 % du chiffre d’affaires est généré par l’activité de transport de personnes, celle-ci n’est pas rentable pour autant. « Il s’agit d’une activité très concurrentielle, à fort taux de main-d’œuvre. Notre stratégie consiste donc à rechercher de la rentabilité en optimisant notre patrimoine roulant avec le développement d’activités complémentaires comme la location et la revente de véhicules d’occasion », explique Boris Couilleau. Titi Floris dispose, en effet, d’une flotte de 1 500 véhicules de 5 à 9 places, dont 800 minibus et 250 servant au transport de personnes à mobilité réduite.
Télématique
La location et la revente de ces véhicules sur le marché de l’occasion contribuent à 10 % du chiffre d’affaires. La Scop loue, en effet, ses véhicules aux moments où ceux-ci ne sont pas utilisés (week-end, vacances scolaires) à des clubs de sport, des centres de loisirs, des collectivités… Titi Floris s’est également associé au réseau coopératif Citiz, un des acteurs majeurs du marché, pour proposer une offre d’autopartage.
Pour gérer avec plus d’efficacité son parc automobile, Titi Floris mise sur les nouvelles technologies. La Scop utilise ainsi une solution télématique proposée par la société niçoise Kuantic. Des boîtiers embarqués connectés permettent de remonter des informations, dont le suivi kilométrique des véhicules, qui facilitent l’organisation et l’optimisation des activités complémentaires au transport de personnes. Elles aident notamment à affecter les véhicules entre location et revente.
Vehicle-to-grid et blockchain
Parallèlement, l’entreprise s’emploie à verdir sa flotte qui comprend 60 véhicules électriques et va s’enrichir prochainement de minibus électriques. « Nous avons aussi essayé des véhicules à hydrogène avec Hyundai. Nous ne prévoyons pas d’en acheter pour l’instant, car ces véhicules haut de gamme restent très chers. Il s’agit plus de tester la technologie », indique Boris Couilleau. Il subsiste cependant des freins au déploiement plus large des véhicules non thermiques. Le premier concerne la recharge en électricité des véhicules. Titi Floris teste depuis janvier 2020, dans le cadre du projet Smile, 4 bornes de recharge électriques utilisant la technologie Vehicle-to-grid qui permet, outre le chargement des véhicules, de réinjecter l’énergie stockée dans les batteries dans le système électrique quand celui-ci en a besoin. L’autre problématique porte sur l’indemnisation des salariés rechargeant leurs véhicules professionnels le soir à leur domicile. Ce cas d’usage est étudié par le projet Mobilichain, porté par EDF, qui vise à identifier les usages possibles de la blockchain en matière de mobilité douce et auquel Titi Floris participe. « Nous avons la volonté d’aller chercher les innovations et de les expérimenter », conclut le dirigeant.
