Jusqu’alors en augmentation régulière d’environ 5 millions d’euros par an, le groupe industriel angevin Semosia prévoit d’atteindre 75 millions de chiffre d’affaires en 2022, contre 60 millions d’euros l’an passé. Pour cela, il entend poursuivre son développement à l’international et se renforcer éventuellement par croissance externe.
Une filiale aux États-Unis
Le groupe Semosia, qui emploie aujourd’hui 250 collaborateurs, s’est bâti sur les fondements de S2C, un sous-traitant industriel installé à Écouflant, en périphérie d’Angers, spécialisé en chaudronnerie de pointe. "En 1991, l’entreprise a connu des difficultés et j’ai monté un plan de reprise, indique Philippe Hardouin, président et fondateur du groupe Semosia. Nous avons créé un bureau d’études en 1995 et réalisé une première acquisition en 2004, avec l’entreprise Sarrazin, devenue Master Industrie, avant le rachat d’EMO en 2005."
Master Industrie est aujourd’hui avec sa cinquantaine de collaborateurs l’un des leaders de la conception et la fabrication de tribunes télescopiques ou rétractables. Parmi ses réalisations, des salles de spectacles en France, en Estonie, au Maroc ou à Singapour et des enceintes sportives, comme l’Arena de Bordeaux, une salle à Doha, au Qatar ou la future piscine olympique des JO 2024 à Paris. "C’est un domaine que nous avons beaucoup développé, indique Philippe Hardouin. L’entreprise est passée de 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2004 à 13 millions d’euros aujourd’hui, avec une forte présence à l’international, qui représente 35 à 40 % de son activité." Pour renforcer cette présence, Master Industrie, qui fabrique ses propres équipements dans son site industriel de La Verrie, va ouvrir cette année une filiale commerciale aux États-Unis, spécifique pour le marché local : "Nous y avons déjà vendu plusieurs tribunes, ajoute Philippe Hardouin, et le potentiel est très important. Nous avons un distributeur sur place pour nos activités liées à l’environnement, qui souhaitait aussi développer le marché des tribunes, mais nous avons préféré nous implanter là-bas nous-mêmes."
L’environnement en plein essor
Si l’activité événementielle avec la fabrication d’équipements pour les salles de spectacles ou enceintes sportives est en pleine expansion, la division environnement de Semosia l’est tout autant : un secteur auquel s’est ouvert le groupe en 2005 avec la reprise d’EMO, à Noyal-sur-Vilaine (35), qui conçoit des solutions de traitement des eaux dont elle sous-traite la fabrication. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros, dont 70 % à l’international, auquel s’ajoutent désormais les 3 millions d’euros d’Aquameo, une autre société qui conçoit des équipements de retraitement des eaux usées, rachetée en 2017 à Saint-Lyphard, en Loire-Atlantique, et depuis peu rattachée à EMO. "Nous tablons sur 28 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, précise Philipe Hardouin, avec des projets en Mauritanie, au Sénégal ou au Canada. Nous avons développé des packages complets de stations d’épuration, pour l’industrie et les collectivités. Ce sont de plus petits équipements que ceux des gros acteurs du secteur qui ne vont pas sur ce type de marchés."
EMO affiche des références dans 120 pays, avec un réseau de 70 agents ou distributeurs, l’entité commerciale Kemeo aux Pays-Bas, des filiales à Manille (Philippines), Alger, Caravaca (Mexique) et une succursale à Abidjan (Côte d’Ivoire), qui servent aussi au groupe de base avancée. Les équipements conçus par EMO sont assemblés en grande majorité par S2C, à Écouflant, EMO représentant 35 % de la charge de l’atelier de chaudronnerie angevin d’une cinquantaine de personnes pour 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. S2C travaille aussi pour Master Industrie et d’autres filiales de Semosia, tout comme pour des clients extérieurs, fabriquant par exemple pour Airbus des bâtis de transport ou des plateformes d’assemblage et d’autres produits pour la défense ou le secteur pharmaceutique.
Un contrat de 26 millions d'euros au Gabon
Le secteur Environnement du groupe angevin s’est aussi renforcé il y a une dizaine d’années avec la création de Semeo, une société de services qui loue et assure l’exploitation, selon la demande du client, d’unités mobiles de traitement des eaux usées, des boues ou des effluents industriels. Installé à La Gravelle, en Mayenne, Semeo intervient majoritairement en France, avec également une présence à l’international comme au Maghreb ou à Ryad, où elle a signé un contrat de location de 4 ans.
Reprise en 2016, Neyrtec Mineral est quant à elle la dernière société à avoir intégré le groupe Semosia. Installée à Lorient dans le Morbihan avec une douzaine de collaborateurs, elle développe des solutions d’équipements pour le traitement des minerais, des eaux ou la dépollution des sols. "Auparavant, la société ne travaillait pas en France, indique Philippe Hardouin. Nous y avons gagné des marchés de dépollution et chez des carriers et nous avons maintenant de belles références, même si l’essentiel de l’activité reste à l’étranger. Nous avons signé récemment avec le groupe minier Eramet un contrat de 26 millions d’euros au Gabon, dont la livraison durera jusqu’à l’été et qui sera mis en service en 2023."
Dans ces deux secteurs porteurs de l’environnement et de la fabrication de tribunes, Semosia veut continuer d’aller de l’avant, en renforçant ses positions en France à l’étranger. Son activité industrielle avec l’entreprise S2C, après avoir enregistré une baisse de 15 % tout en conservant des résultats corrects, est bien repartie et le groupe angevin projette de compléter éventuellement son offre. Il envisage prochainement une ou deux opérations de croissance externe.
