La menuiserie Bouvet ouvre un nouvel atelier de fabrication de volets roulants
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La menuiserie Bouvet ouvre un nouvel atelier de fabrication de volets roulants

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Créée en 1921 et toujours demeurée dans le giron familial, l’entreprise Bouvet, à la Membrolle-sur-Longuenée, vient d’investir dans un nouvel atelier de fabrication de volets roulants. Le menuisier industriel emploie 700 personnes, 580 en CDI et environ 120 intérimaires, transformés chaque année pour une trentaine d’entre eux en emplois fixes.

Patrick Bouvet, petit-fils du fondateur de l'entreprise, est le PDG du groupe Bouvet, qui emploie aujourd'hui un millier de personnes dans le secteur de la menuiserie industrielle — Photo : Olivier Hamard JDE

2017 aura été une bonne année pour les fabricants de fenêtres, dont la moitié de la production française se concentre en Pays de Loire, et autour d’elle des fabricants de verre, de profilés, des laqueurs, des sous-traitants en quincaillerie… Toute une filière conséquente dont Bouvet compte parmi les principaux acteurs, avec 300 000 fenêtres et 100 000 volets roulants fabriqués chaque année, uniquement à la commande et sur mesure, pour environ 3 500 clients professionnels dans la grande moitié ouest de la France. En plus de son site de la Membrolle-sur-Longuenée, Bouvet possède aussi une unité de production à la Balme-les-Grottes, en Isère, et a repris il y a plusieurs années la société Minco et ses 350 salariés, à Aigrefeuille-sur-Maine, en Loire-Atlantique, qui produit des menuiseries en bois et aluminium. Au total, plus d'un millier de personnes composent aujourd’hui le groupe. « Nous avons traversé une période difficile, reconnait Patrick Bouvet, PDG du groupe Bouvet et petit-fils du fondateur. Mais l’an passé, la construction neuve et la rénovation ont bien fonctionné en même temps. La reprise du marché du neuf était déjà entamée depuis 2015-2016, mais le secteur avait souffert les années précédentes : en 2009, on avait produit 12 millions de fenêtres en France et moins de 10 millions en 2016. » Une baisse de 20% en moins de dix ans, au cœur de la crise qui a touché la plupart des secteurs économiques. L’année 2018 s’annonce elle aussi d’emblée encourageante, avec déjà des constructions neuves signées en nombre. Le marché de la rénovation, lui, se montre plus fluctuant et indécis, dépendant en partie des aides publiques en matière d’amélioration thermique.

Augmentation de la production et nouveau produit

En 2013, l’entreprise Bouvet s’installait dans un bâtiment de 52 000 mètres carrés, avec le plus grand transtocker d’Europe, sur la zone industrielle de la Chevallerie, à la Membrolle-sur-Longuenée, quittant son site historique sur les hauteurs du village. A l’époque, 6 000 mètres carrés avaient été prévus pour accueillir plus tard l’atelier d’extrusion de profilés en PVC qui servent à la fabrication d’une partie des menuiseries. L’extrusion est restée dans son bâtiment d’origine, construit en 1974, et c’est donc cette surface prévue initialement qu’investit l’unité de fabrication de volets roulants, dont la production cessera une semaine pour rôder l’atelier, avant de reprendre son rythme de croisière. Une nouvelle installation pour près de 2 millions d’euros, correspondant environ à ce qu’investit chaque année l’entreprise : « Nous en profitons pour lancer un nouveau produit et cet équipement va nous permettre d’augmenter notre production de volets », précise Patrick Bouvet. Le nouvel atelier, avec deux chaines automatiques de montage, accueillera deux équipes de 25 personnes, sur les quelques 600 salariés en CDI de l’entreprise, pour la plupart formés en interne. « Nous avons beaucoup recruté ces deux dernières années, principalement pour compenser des départs en retraite. Pour un salarié qui quitte l’entreprise, nous embauchons en moyenne deux personnes. Mais ce recrutement est quelquefois difficile : nous le faisons par des sociétés d’intérim en assurant ensuite nous-même la formation. Nous embauchons aussi en apprentissage, pour des niveaux allant du CAP à celui d’ingénieur. Entre la formation et les besoins de l’industrie, l’écart s’est quelque peu creusé au fil des ans car on a cru que la production industrielle allait disparaitre en France. Bien au contraire, on voit des usines revenir, parce que les compétences et la valeur travail existent réellement. »

200 compositions différentes de vitrage utilisées

Par ailleurs, pour les fabricants de menuiserie industrielle, le marché est exclusivement français, tant des différences existent selon les pays : les méthodes de constructions, les usages et les normes ne sont pas les mêmes, et la production hexagonale demeure ainsi en très grande majorité en France, faite à plus de 80% sur mesure : « La grande majorité des menuiseries extérieures et des volets roulants ne sont pas standards, explique Patrick Bouvet. C’est valable dans la restauration comme dans la construction. C’est pourquoi nous fabriquons de nombreux produits qui varient selon la taille, la matière, la couleur, l’épaisseur du vitrage. Pour exemple, nous utilisons plus de 200 compositions de vitrages différentes. Sur de grands bâtiments, il peut arriver que nous produisions une série, mais en grande majorité, nous fabriquons de petites unités. » Aluminium ou PVC, le secteur innove aussi sans cesse, à la recherche de meilleures performance thermique et phoniques, de coloris nouveaux. La domotique aussi s’est invitée depuis plusieurs années dans le domaine de la menuiserie industrielle, pour parer aux éventuelles intrusions ou assurer ouverture et fermeture. « Nous avons notre propre bureau d’étude, précise Patrick Bouvet, mais nous utilisons aussi beaucoup les recherches de nos partenaires et fournisseurs, les fabricants de verre, les quincaillers et les spécialistes de la domotique. » S’il est un domaine en revanche où Bouvet conserve a choisi de conserver la main, c’est celui de ses profilés en PVC : dans un secteur d’activité où la plupart des fabricants font appel à des plasturgistes, l’entreprise a conservé son unité d’extrusion de 13 lignes de production, qui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour fournir les profilés nécessaires à faire des menuiseries et des volets. L’atelier extrude 8000 tonnes de PVC chaque année, qui sont utilisés en fabrication dès le lendemain. Ce qui permet une réactivité accrue pour l’entreprise, fournissant dans un délai de 5 semaines entre la commande et la livraison. Une livraison assurée par ses propres camions et ceux de deux autres transporteurs locaux. Car c’est aussi l’une des volontés de l’entreprise : travailler avec les partenaires les plus proches, dès que cela est possible : pour exemple, le bois utilisé à encadrer les menuiseries pendant le transport provient de la forêt de Longuenée… à deux kilomètres de là.

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