Angers
CHU d’Angers : 120 millions pour les urgences de demain
Angers # Santé # Investissement

CHU d’Angers : 120 millions pour les urgences de demain

S'abonner

En 2019, le CHU angevin va investir 120 millions d'euros dans son service d’urgence. Un enjeu capital pour cet acteur générant 1 milliard d’euros annuels de retombées économiques.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Premier employeur du Maine-et-Loire avec 6 400 salariés, le Centre hospitalier universitaire d’Angers est un acteur économique majeur sur le département. Et il entend le faire savoir. Cette année, pour la première fois, les six hôpitaux du grand Ouest ont publié une étude mesurant leur impact économique (chiffres 2015). À lui seul, l’établissement d’Angers génère plus de 1milliard d’euros de retombées - directes et indirectes - pour l’économie locale, à travers les salaires de ses employés et ses investissements (alimentaire, mobilier, travaux,etc.) pour un budget de 500 millions d’euros en 2017, en hausse de 5 %. « Pour 1euro investi, ce sont 2 euros de valeur ajoutée sur le territoire », rappelle Yann Bubien, le directeur général du CHU angevin depuis 2011.

Un hôpital à l’équilibre

Bien loin des clichés habituels sur le secteur de la santé publique, souvent regardé côté dépenses, le CHU d’Angers affiche une bonne santé financière avec un résultat excédentaire. « Les comptes viennent d’être certifiés sans réserve pour la troisième année de suite, souligne Yann Bubien. C’est rarissime pour un CHU… » Un atout pour l’établissement qui a ainsi une belle capacité d’investissement. « Tous les excédents sont réinjectés et nous investissons environ 35 millions d’euros chaque année rien que dans les bâtiments. » Plusieurs millions d’euros sont également investis dans le matériel tous les ans. « Nous sommes à la pointe, avec scanner, IRM… Depuis deux ans, nous avons une salle hybride qui associe imagerie et salle d’opération (NDLR un investissement de 3,6 millions d’euros), il n’y en a que trois en France. » Le CHU d’Angers est aussi un gros recruteur sur le département avec une centaine de nouvelles embauches chaque année. Centre universitaire et de recherche, il accueille six écoles sur son site et 1.300 étudiants.

120 millions investis

En fin d’année, le Centre hospitalier démarrera les travaux de réhabilitation du bâtiment Robert Debré, construit en 1979 et dédié à la pédiatrie. Un chantier de 30 millions d’euros, dont 25 millions de fonds propres. « Un hôpital moderne est toujours en chantier afin de pouvoir s’adapter en permanence aux évolutions médicales. En 2016, nous avons achevé la réhabilitation de l’Hôtel Dieu Nord qui datait du XIXe siècle. » Mais le gros chantier à venir est celui des "nouvelles urgences", baptisé U+, qui démarrera en 2019 pour une ouverture prévue en 2022. Avec près de 97.000 passages en 2016 et une augmentation annuelle de fréquentation de 5 %, ce service est arrivé à saturation. « Ce projet est né il y a un an. Au début, il s’agissait simplement de "refaire" le service, mais notre enjeu est d’imaginer les urgences de demain. Nous devons créer un service moderne qui répond au mieux aux attentes des citoyens. Aujourd’hui, tout le monde est accueilli en même temps. Demain, nous allons améliorer le parcours patient en réorganisant les flux en fonction des pathologies. Il faudra notamment mettre en place des choses adaptées aux personnes âgées. Notre hôpital a la spécificité d’être pavillonnaire, nous allons relier plusieurs bâtiments entre eux pour faciliter les flux. » Ce projet d’un coût de 120 millions inclut la destruction du bâtiment actuel. « C’est vraiment LE gros projet du CHU, nous sommes en train d’imaginer l’hôpital de demain… » Un établissement du futur que le directeur voit « hyper moderne comme une sorte de hub aéroportuaire, qui sera en réseau avec tous les sites de santé du département. »

Être un acteur du territoire

Implanté sur un domaine de 36 hectares presque au cœur de la ville d’Angers, sur les bords de Maine face au futur quartier Cœur de Maine, grand projet structurant pour la capitale de l’Anjou, le CHU souhaite s’ouvrir davantage sur la ville. « Notre volonté est que le lieu puisse devenir un lieu de balade pour les Angevins. Nous développons le mécénat (lire ci-dessous) aussi pour créer de nouveaux liens avec la ville. » Rappelant que « tout le monde vient un jour au CHU », Yann Bubien souligne l’importance du rôle de l’hôpital dans la cité et son « devoir de santé sur le territoire. Nous devons être des acteurs et ne pas rester enfermés dans nos murs. L’hôpital, ce n’est pas que le soin, c’est aussi la prévention, la formation. » Pour marquer cette volonté, le CHU organise depuis septembre des conférences (en partenariat avec la ville) gratuites et ouvertes à tous sur les liens entre sport et santé, les addictions..., mais aussi des cycles de formation à destination des scolaires. Et ça marche. Les trois premières conférences ont accueilli 300 personnes…

Angers # Santé # Investissement