Bonne nouvelle pour le terroir angevin et pour Chemillé, petite ville, connue pour la culture de plantes aromatiques et médicinales, comme la camomille. Implantée localement depuis 1868, l’herboristerie Cailleau vient d’inaugurer des locaux flambants neufs, s’étendant sur 4.200 m², zone actiparc, à deux pas de l’A87 et l’usine Cortizo. Elle envisage d’y adjoindre encore un nouveau bâtiment de 500 m² (sur six mètres de hauteur) en 2018.
Thés, tisanes et compléments alimentaires
Dirigée par un couple d’Angevins, Jeannine et Philippe Brard, la PME évoluait jusqu’ici dans d’anciens hangars agricoles, éclatés en trois sites distants de 500 mètres les uns des autres. « Entre l’administration, la transformation des plantes et les expéditions, il fallait constamment se déplacer, c’était chronophage, ça compliquait la communication entre les équipes, etc. », raconte Jeannine Brard. Après avoir déménagé il y a un an environ, les équipes ont intégré peu à peu de nouvelles machines. Dernière acquisition en date : un appareil pour mettre le thé en sachet. « On utilise aussi des broyeurs, des mélangeurs, des machines à nettoyer les plantes, d’autres pour fabriquer des gélules, etc. Au total, l’entreprise à investit 2,4 million d’euros ces deux dernières années », comptabilise Jeannine Brard. Camomille, menthe, mélisse, verveine, chardon-marie… l’herboriste transforme sur place près de 800 variétés pour concocter des thés, des tisanes, des compléments alimentaires, pour citer quelques exemples.
Cap vers le Maghreb
La PME (30 salariés, 3,6 M€ de CA) livre deux types de clientèle. D’un côté, les pharmacies, magasins diététiques, naturopathes, ou encore les coiffeurs qui utilisent ses plantes pour des colorations. Des commandes en petites quantités. De l’autre, elle livre en gros volumes les industries pharmaceutiques et cosmétiques, des brasseurs, des liquoristes...
En plein essor, Cailleau Herboristerie regarde aujourd’hui vers l’étranger. « Jusqu’à présent, on ne fait que répondre aux commandes entrante. Dans les prochains mois, on lancera une prospection active, notamment au Maghreb », annonce Jeannine Brard. Pour l’Angevine, le potentiel est déjà là, avec de nombreuses ventes en Europe (Belgique, Allemagne, Espagne…), aux Etats-Unis, voire même vers l’Asie. «Des clients se déplacent même de Corée et du Japon pour venir acheter nos produits, apprécie la patronne. Par exemples des industriels de la cosmétique qui conçoivent des shampoings à base d’herbe ou des crèmes pour le corps » Objectif : porter la part export de 15% à 25% du chiffre d’affaires d’ici trois ans.
Transmission à venir
En reprenant la PME en 2013 à la famille Cailleau, son propriétaire depuis le XIXe siècle, les dirigeants actuels s’étaient engagés à garder l’activité en Anjou. Ils l’ont depuis développée en créant une dizaine d’emplois et en augmentant l’activité de plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires. Après 150 d’existence, l’histoire de l’herboriste pourrait donc bien se poursuivre encore longtemps. Jordan Brard, le fils du couple de dirigeant, responsable des ventes industrielles, s’apprête déjà à prendre la suite.