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Aro rapatrie une nouvelle production en Sarthe
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Aro rapatrie une nouvelle production en Sarthe

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Fabricant de systèmes de soudage pour l’industrie automobile, Aro intègre sur son site sarthois de Château-du-Loir une activité jusqu’alors sous-traitée à l’étranger. Le groupe entend ainsi gagner en compétitivité et embaucher, malgré des tensions sur le recrutement.

Président d’Aro, Jean-Yves David table sur un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros cette année — Photo : Cédric Menuet

Après avoir gelé ses investissements durant la crise sanitaire, Aro relance ses projets sur son usine et siège de Château-du-Loir. Le constructeur d’équipements de soudage par résistance injecte 1,4 million d’euros pour développer son atelier de fabrication de machines de soudage pour l’aluminium, dont certaines pièces sont actuellement réalisées à l’étranger. L’investissement bénéficie d’un appui de 800 000 euros au titre du dispositif France Relance. "Ce soutien nous permet d’être plus ambitieux dans le projet en intégrant quatre nouvelles machines au lieu des deux initialement prévues", précise le président d’Aro, Jean-Yves David. Rapatrier cette activité va ainsi permettre à l’industriel sarthois de réduire ses délais de production et de gagner en compétitivité.

De quoi redonner un coup fouet à cette entreprise qui a vu son chiffre d’affaires dévisser de 30 % en 2020, en conséquence de la crise sanitaire. Employant 500 salariés dans le monde à travers 10 filiales, dont 300 sur son site du sud-Sarthe, Aro a connu les premiers effets de l’épidémie de Covid 19 dès janvier 2020. "Notre site chinois de Wuhan a été fermé. Nous avons ensuite subi une cyberattaque en février qui a mis l’ensemble du groupe à l’arrêt. En mars, c’était le confinement en France. Pour autant, nous avons continué de travailler sur base de volontariat à Château-du-Loir, car nous avions des affaires en cours avec des clients asiatiques qui continuaient de produire", rapporte le dirigeant.

Vers de nouvelles parts de marché en Asie

Ainsi, Aro achève son dernier exercice à 71 millions d’euros de chiffre d’affaires et table sur 90 millions d'euros cette année. Son activité dépendant à 63 % des constructeurs automobiles et pour 26 % de leurs sous-traitants. "Nous sommes une société censée évoluer sur un chiffre d’affaires annuel de 100 millions d’euros. Pour autant, nous ne cherchons pas à nous diversifier. Notre marché est très fragmenté, avec beaucoup de petits concurrents locaux. Il y a donc des places à prendre, notamment en Asie où nous réalisons seulement 9 % de notre activité", explique Jean-Yves David. Aro travaille pour un tiers en Europe de l’Ouest et pour un autre tiers en Amérique du Nord. Équilibrer son portefeuille géographique avec le marché asiatique lui permettrait donc de se prémunir des fluctuations territoriales du marché automobile. L’entreprise entendant également prendre des parts de marché auprès des constructeurs asiatiques, clientèle minoritaire pour ses machines de soudage.

Si Aro devrait retrouver un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros dès 2022, le Sarthois aura à se confronter au mur du recrutement. Le développement de l’atelier dédié aux machines de soudage de l’aluminium devrait amener une demi-douzaine de créations de postes à Château-du-Loir, dans un contexte de tension sur l’emploi industriel. "On s’attend à des embauches difficiles. Certains recrutements en production restent ouverts pendant un an et demi, alors que pour un poste d’assistant marketing, nous recevons 80 CV, souvent bac + 5…", constate le président d’Aro.

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