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Après les médailles religieuses, Martineau tente l'aventure du luxe
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Après les médailles religieuses, Martineau tente l'aventure du luxe

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Fondée en 1906 à Saumur, la maison Martineau fabriquait initialement des médailles et des objets religieux. Revendiquant toujours son statut de « Maître médailleur », l’entreprise s’est ouverte à bien d’autres marchés et allie les technologies d’aujourd’hui avec un savoir-faire ancestral.

L'entreprise Martineau met en avant la fabrication française de ses produits.

— Photo : Maison Martineau

Reprise en 2009 par Jean Quentin, la maison Martineau à Saumur a obtenu fin 2018 le prix Forme de Luxe, qui récompense un mariage créatif entre une marque et un fournisseur dans le secteur du luxe. Car l’entreprise, qui fabrique des objets d’appartenances, médailles, décorations, insignes ou souvenirs personnalisés, a largement étendu sa gamme et regarde toujours vers de nouveaux secteurs.

Révolution numérique et ERP

« Nous nous définissons aujourd’hui comme une entreprise qui fabrique en France des objets porteurs de sens, explique Jean Quentin, le PDG de Martineau. Le marché de l’objet religieux représente aujourd’hui un peu moins de 45 % de notre activité. Nous fabriquons aussi des médailles commémoratives, des insignes. Avec une clientèle très variée, distributeurs, organisations nationales ou ministères, industriels. Nous faisons également un peu de B to C avec un produit breveté, une barrette pour porter les décorations. »

« Notre clientèle veut de l’origine française. Il nous faut donc faire du beau avec un bon rapport qualité/prix. »

Mais surtout, l’entreprise saumuroise a investi le marché du luxe en apportant son savoir-faire aux créateurs. Un domaine majoritairement français qui lui correspond, elle qui revendique la spécificité de sa fabrication hexagonale : « Notre clientèle, dans le luxe comme dans les autres secteurs, veut de l’origine française, assure Jean Quentin. Il nous faut donc faire du beau avec un bon rapport qualité/prix. Pour cela, nous nous sommes modernisés : nous avons fait notre révolution numérique, pour la conception des dessins, la fabrication de nos moules et de nos outils. L’innovation nous a permis justement d’accéder à de nouveaux marchés : les vins, les spiritueux, la bijouterie, la parfumerie… »

La mise en place d’un ERP a ensuite permis d’optimiser l’outil et l’entreprise qui a aussi fortement recruté. D’une soixantaine en 2009, l’effectif est d’aujourd’hui 95 salariés, et 75 ont moins de dix ans d’ancienneté, ayant intégré Martineau pour pallier les départs en retraite de 80 % du personnel.

De nouveaux marchés à explorer

Chaque année, Martineau fabrique plus de 40 000 produits différents, soit entre 8 et 9 millions, pour un bon millier de clients actifs, réalisant un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros, dont 20 % réalisés à l’export. « Nous renforçons nos équipes pour que notre service et notre production continuent de se réorganiser, précise Jean Quentin, et nous entrons sur des marchés où nous ne devons pas être que de passage. Pour cela, il faut innover et renouveler. Le secteur du luxe est un peu long à intégrer mais une fois investi, on peut le décliner avec d’autres produits et propositions. La bijouterie précieuse est aussi un secteur en devenir. »

La maison Martineau veut donc mettre en avant son savoir-faire, l’innovation et sa fabrication française pour renforcer ses marchés et s’en ouvrir de nouveaux. « Dans les 5 ans, nous pourrions arriver à 12 ou 13 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 30 % à l’export », envisage Jean Quentin, pour qui la croissance externe pourrait aussi être source de développement, comme le rachat il y a quelques années d’une entreprise de 20 personnes à Ambert, dans le Puy-de-Dôme.

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