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Woonoz : L'entreprise citoyenne est désormais rentable
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Woonoz : L'entreprise citoyenne est désormais rentable

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Blottie à l'étage d'une cour intérieure, dans le quartier de Vaise, Wonooz, née en 2005, devient profitable grâce à son "Projet Voltaire".

— Photo : Le Journal des Entreprises

Pas de publicité, aucun budget communication, juste une excellente réputation. Tel est le facteur de succès du Projet Voltaire, qui s'insinue dans les établissements sur la seule volonté des enseignants. Le Projet Voltaire (80 % du CA de la SAS Woonoz) un logiciel d'apprentissage de la langue et de l'orthographe qui s'appuie sur un « moteur d'ancrage mémoriel ». C'est-à-dire une intelligence artificielle s'adaptant aux réponses de l'utilisateur, le faisant travailler ses lacunes jusqu'à ce qu'elles disparaissent. Près de 10 millions d'euros ont été investis depuis la naissance de cette SAS fondée en 2005, dont 3 millions d'euros pour la seule année 2015. La société portée à 80 % par trois associés, tous informaticiens, est passée de 500 000 euros de chiffre d'affaires en 2014 à 3,5 millions d'euros en 2015 puis 4,7 millions d'euros en 2016, et un résultat net cette même année de 1,20 millions d'euros.

Amoureux des Lettres

Pascal Hostachy l'un des trois co-fondateurs et concepteur du programme est le porte-parole du trio. Cet informaticien amoureux des Lettres porte des convictions sociales et politiques très fortes. Estimant, comme le veut l'adage, que les petits ruisseaux font les grandes rivières, il se refuse par exemple à industrialiser le processus de vente, et préfère, revendique-t-il, « faire l'épicier ». « On vend 300 euros à cette école, 1 000 euros là-bas ». Ainsi les trois associés qui détiennent entre 70 et 80 % des parts se refusent à vendre leur solution, non égalée à ce jour, des milliers d'euros à des grandes écoles. De la même manière, ils considèrent que les enseignants sont maîtres dans leur classe, dans leur façon d'enseigner, raison pour laquelle les commerciaux du projet ne démarchent pas les académies, mais répondent aux demandes des enseignants ou instituts de formation.

La stratégie d'entreprise repose sur l'usage le plus large possible et une utilisation réelle, personnalisée, voulant toucher des personnes et non des structures. « Nous incitons les enseignants du supérieur à valider le Projet Voltaire par des notes pour pousser les étudiants à s'en servir ». Le Projet Voltaire est aussi un succès de notoriété avec plus de 3 millions d'utilisateurs particuliers, qui ne représentent pourtant que 5 % du chiffre d'affaires. Récemment le dirigeant s'est rendu rue de Grenelle, au Ministère de l'Éducation nationale. « Nous avons vendu une bouchée de pain l'accès libre à tout le personnel du Ministère, soit 1,2 million de personnes. Mais, parallèlement, nous sommes en discussion avec des grands comptes qui pourraient éventuellement prendre des participations dans la SAS et nous aider à nous déployer sur des marchés plus conséquents. L'équipe travaille en ce moment avec Larousse pour cibler les écoliers, avec l'Étudiant sur un grand concours national ainsi qu'avec le local de l'étape, Acadomia ».

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