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Stéphanie Paix : « Mon combat féminin, c’est d’abord la mixité dans mon entreprise »
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Stéphanie Paix présidente du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes Stéphanie Paix : « Mon combat féminin, c’est d’abord la mixité dans mon entreprise »

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Ne l'appelez pas "présidente" mais "président". Stéphanie Paix, à la tête du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, est contre le fait de « genrer » le milieu professionnel. C'est pourquoi elle n'est pas une adepte des réseaux féminins, ou masculins, qui selon elle, « éludent la question de la mixité ».

— Photo : CERA

À Lyon, Stéphanie Paix, 53 ans, diplômée de l’IEP de Paris et d’un DESS fiscalité des entreprises (Dauphine) est, depuis 2011, président du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes. Point d’orgue (pour l’instant) d’une carrière menée à 100 % au sein du groupe BPCE.

Le Journal des Entreprises : On devine, quand vous souhaitez que l'on vous appelle "président" et pas "présidente", que les réseaux féminins ne sont pas votre tasse de thé…

Stéphanie Paix : Pas vraiment ! Concernant mon titre, je suis contre cette idée inepte - voire débile - d’écriture inclusive. J’ai, comme femme et comme dirigeante, un combat, celui de la mixité. Ce qui me dérange avec ce phénomène des réseaux féminins, c’est qu’il élude la question de la mixité. De la même façon, je n’aime pas les réseaux d’hommes, comme Le Cercle de l’Union à Lyon. Le principe de « genrer » le milieu professionnel ne me semble pas pertinent au regard des enjeux touchant à l’égalité homme-femme.

Les réseaux de femmes sont réputés donner un coup d’accélérateur à certaines carrières, grâce au coaching… Pas pour vous ?

S.P : J’ai l’avantage, en tant que femme, de ne m’être jamais posé la question de savoir si c’était possible de devenir numéro un. Je le dois à ma maman, chef d’entreprise elle-même. Avoir un modèle à la maison, c’est fondamental pour avoir confiance en soi, ça fait toute la différence. C’est pour cela que je ne méprise pas les réseaux féminins, qui peuvent jouer ce rôle d’effet miroir pour les jeunes-femmes prenant exemple sur leurs aînées. Le rôle clé de ces réseaux, justement pas uniquement féminins, c’est le mentoring qui aide les femmes à construire leur carrière, révéler leurs talents, prendre confiance en elle, oser revendiquer qu’elles ont envie d’être le patron.

Etes-vous sollicitée pour adhérer à certains de ces cercles féminins ?

S.P : En permanence ! Je suis visible, j’ai un parcours qui me permet de témoigner qu’une femme dans un monde d’hommes peut arriver à se débrouiller pas trop mal. Par rapport à ces sollicitations, je suis pragmatique : ma priorité, c’est d’abord que la mixité s’installe dans ma propre entreprise, en cherchant des talents, en allant les dénicher dans toutes les couches de l’entreprise.

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