Et si demain le joli ruban qui permet d’empaqueter le bel œuf en chocolat de Pâques ou le coffret cadeau de Noël était connecté ? « Nous voulons faire en sorte que les e-projets textiles deviennent réalité », annonce Franck Ferrua, directeur marketing de Satab. À Saint-Just-Malmont (Haute-Loire) et dans son laboratoire R&D au Chambon-Feugerolles (Loire), la société Satab, premier fabricant européen de textile étroit (rubans, galons, cordons etc), a mis au point dans le plus grand secret la toute première gamme de e-rubans.
Intéresser la mode et l’industrie
« La commercialisation a démarré il y a quelques semaines. Plusieurs grandes entreprises qui ont de la notoriété publique sont intéressées. » Mais Franck Ferrua ne souhaite pas en dire plus, de même qu’il ne communique jamais sur le chiffre d’affaires de cette entreprise familiale plus que centenaire, qui emploie aujourd’hui 300 personnes entre Loire et Haute-Loire, et réalise 60 % de son CA à l’international.
« Ce ruban connecté a un potentiel à la fois esthétique et technique. »
« Nous sommes liés par des contrats de confidentialité », rappelle le directeur marketing de Satab qui concède cependant que des sociétés du monde industriel, du secteur de la mode "sportswear" et du packaging pourraient très vite lancer des innovations. « Demain, la lampe frontale deviendra peut-être un bandeau éclairant, beaucoup plus léger à porter, et la robe de haute-couture intégrera sans doute des leds. Le ruban a un potentiel à la fois esthétique et technique. » Ce e-ruban conducteur d’énergie, mis au point par Satab, pourrait aussi, dans le futur, délivrer des messages : « À la place de la traditionnelle carte d’anniversaire, pourquoi ne pas imaginer un emballage qui enverra directement un message écrit sur le smartphone ? »
Des rubans qui intègrent des piles et capteurs
C’est en tous les cas la première fois, dans le secteur très concurrentiel du textile étroit, qu’une société parvient à mettre au point un ruban 2.0. « Tout cela a pris beaucoup de temps. Il a fallu rechercher le bon fil conducteur qui résiste à la fois à la teinture et au lavage. » Satab a également passé beaucoup de temps à développer des rubans passe-câble et porte-composants « qui puissent intégrer des capteurs ou une pile sans que cela ne soit visible ».
Au total, l’entreprise altiligérienne a déposé quatre brevets. « Nos innovations doivent faciliter le travail des prototypeurs et confectionneurs textile. » La société travaille principalement pour le secteur de la mode, qui représente plus de 48 % du CA, mais aussi pour le packaging (25 %), l’industrie, la mercerie ou encore la décoration maison. Elle est aujourd’hui présente sur les cinq continents. « Dans cette idée d’associer la technologie et le textile, nous voulons être un apporteur de solutions à l’échelle internationale », souligne Franck Ferrua.
Satab, qui recrute en permanence sur des métiers techniques, veut « faire le lien entre le monde du textile et de l’électronique » tout en conservant une conception et une production 100 % made in France.
