Roger Cayzelle : Tribun de la Lorraine

Roger Cayzelle : Tribun de la Lorraine

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À 61 ans, le président du conseil économique et social de Lorraine, livre un ouvrage dans lequel il propose ses pistes pour l'avenir de la région. Après une vie syndicaliste, Roger Cayzelle croit dans le politique pour relancer la Lorraine. Il milite pour une métropolisation via l'axe Metz-Nancy.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Observateur critique et amoureux de sa région, Roger Cayzelle préside, depuis janvier2001, le conseil économique et social de Lorraine. Le CESR, c'est l'autre assemblée de la Région qui regroupe des représentants des entreprises privées, du monde syndical et de l'univers associatif. Avec une ambition: porter sur la place publique les débats quant à l'avenir de la région. On sent Roger Cayzelle, fin orateur, intarissable sur la question. Une passion d'autant plus vive lorsqu'il envisage l'avenir de la région et les entraves à son développement. Alors, avec son livre La Lorraine en Face, en adéquation avec les travaux issus des débats du CESR, il tente d'apporter sa pierre. Cela nécessite argumentation et pédagogie.




Instituteur...

Deux caractéristiques que Roger Cayzelle a mises en oeuvre au cours de sa vie professionnelle. Arrivé à Metz à l'âge de 11 ans, le président du CESR est né il y a 61 ans à Mayence en Allemagne, d'une mère allemande et d'un père français administrateur civil. Rapidement, il devient lorrain de coeur. «Je suis supporter du FC Metz depuis 1958. Chaque saison je prends un abonnement», glisse-t-il. Après un cursus scolaire au lycée Fabert, puis à l'école Normale à Montigny-lès-Metz, il devient instituteur. Il s'intéresse très rapidement aux méthodes d'enseignement alternatives comme la pédagogie Freinet. «C'était passionnant. Il y avait peu de cours, les jeunes apprenaient à s'organiser seul.» Dans le même esprit il fréquente l'école alsacienne, proche des idées de Françoise Dolto.




...puis syndicaliste

En parallèle, il débute une vie syndicale. Il apprécie la pédagogie de l'action de la Confédération française démocratique du travail (CFDT). «J'étais plus sur la négociation. On essaye de prendre du recul, de trouver des compromis. Même si cela ne marche pastoujours». Roger Cayzelle s'investit alors totalement dans le syndicalisme et abandonne l'enseignement. Dans les années 90, il prend des responsabilités nationales et intègre l'équipe de Nicole Notta.




Le choix de la Lorraine

Nouvelle marque d'amour, malgré les responsabilités, il reste en Lorraine où il est élu président du conseil économique et social, de justesse en 2001 avec l'appui des représentants des PME. «En 2007, je suis passé avec 95% des voix. Aujourd'hui, même si je reste en lien avec la CFDT, je représente l'ensemble du conseil.Nous essayons d'éclairer les choix pour la Lorraine avec notre travail. Nous avons une règle immuable: la reconnaissance du CES par les pouvoirs publics. Et on n'hésite pas à porter des jugements». Politiques et consulaires goûtent d'ailleurs parfois peu les prises de positions du CESR.




«Le samedi, je me repose»

Roger Cayzelle n'a jamais souhaité s'engager en politique. «J'ai eu des propositions, mais je n'ai pas la fibre. Je ne suis jamais trop sévère avec les hommes et les femmes politiques. Ces gens travaillent beaucoup, même les samedis et les dimanches. Moi, le samedi, je me repose!» Il a même ses rendez-vous hebdomadaires. «Je travaille le matin, j'écris, je lis. À 11heures, nous allons boire un café place Saint-Jacques. L'après-midi je vais voir les filles du handball de Metz. Je regarde aussi la télévision locale, cela permet de capter les attentes des Lorrains. Et je travaille de nouveau le soir. J'aime les rythmes réguliers». Il souhaite toutefois briser le rythme dans lequel il estime que la Lorraine s'est enlisée. L'image grise de la région, la démographie atone, les frictions datant du fond des âges entre politiques et villes... Tout cela l'excède. En passionné, il conclut son ouvrage en haranguant les acteurs locaux à "agir ensemble". Pour que son amour retrouve ses fards.