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L’Empreinte lève un million d’euros pour développer son outil de mesure de l’impact environnemental
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L’Empreinte lève un million d’euros pour développer son outil de mesure de l’impact environnemental

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Greentech installée à Metz, L’Empreinte vient de boucler un premier tour de table, rassemblant le réseau de business angels lorrain Yeast, Alsace Business Angels et le fonds régional Groupe ILP.

Les deux fondateurs de L’Empreinte, Laurent Bocahut et Mélinda Dubreucq, se sont rencontrés en mai 2021 et ont lancé leur start-up un mois après — Photo : L'Empreinte

Un an après sa création, la greentech L’Empreinte, installée dans la pépinière de start-up Synergie à Metz, vient de boucler un premier tour de table d’un million d’euros. Des fonds qui vont lui permettre de poursuivre le développement de sa plateforme PEFTrust, un outil de mesure des impacts environnementaux des produits manufacturés de l’industrie des vêtements et de chaussures. Les deux cofondateurs, Mélinda Dubreucq et Laurent Bocahut, qui ont lancé L’Empreinte avec 120 000 €, accueillent au capital trois nouveaux actionnaires, le réseau de business angels lorrain Yeast, Alsace Business Angels et le fonds régional Groupe ILP.

"Nous voulons devenir l’outil de référence en Europe pour accompagner les marques de vêtements et de chaussures dans le pilotage de leur performance environnementale", détaille Mélinda Dubreucq qui travaille avec une équipe de 10 personnes. Actuellement, l’analyse de cycle de vie d’un seul produit, réalisée par un cabinet spécialisé, peut coûter "plus de 10 000 €. Quand vous êtes une grande marque et que vous avez 3 000 références, c’est impossible. Notre outil permet de le faire pour quelques dizaines d’euros par produit", dévoile Mélinda Dubreucq. "Nous proposons un véritable outil de comptabilité environnementale."

Un affichage environnemental pas à pas

Les deux cofondateurs de L’Empreinte, qui préfèrent rester discrets sur leur chiffre d’affaires et la rentabilité de leur modèle, basé sur un système d’abonnement, ont déjà mobilisé 60 000 € de subvention de démarrage, en provenance de Bpifrance et de la région Grand Est. "Nous avons pu obtenir en plus 100 000 € de la région Grand Est", souligne Laurent Bocahut.

Des fonds qui ont permis de mettre sur le marché la plateforme PEFtrust, basée sur un algorithme qui rend accessible la méthode PEF, pour "Empreinte environnementale des produits", méthode de référence recommandée par l’Union européenne depuis décembre 2021. Élaborée depuis 2013 par un consortium européen de 3 000 scientifiques et industriels, elle mesure 16 catégories d’impacts en rassemblant des masses de données : de quoi effrayer les futurs utilisateurs. "Un des intérêts de notre plateforme, c’est de pouvoir y aller pas à pas", révèle Mélinda Dubreucq. Avec "5 à 10 données de base", l’outil développé par l’équipe de L’Empreinte permet déjà d’attribuer un score à des produits. Sachant qu’une analyse complète du cycle de vie d’un produit textile nécessite de collecter 150 données. "Nous avons mis en place un ratio de qualité, pour indiquer à nos clients la qualité de la donnée et la possibilité de la publier", précise Mélinda Dubreucq.

Vers de nouvelles fonctionnalités

Si la méthode PEF peut attribuer un score à n’importe quel produit, les fondateurs de L’Empreinte vont concentrer leurs efforts sur les marques de vêtements et de chaussures, "parce qu’il y a déjà beaucoup à faire". Et que la réglementation de ce domaine, sous les volontés croisées du consommateur et du législateur, avance à grand pas. En France, en juin 2023, devrait sortir le décret de la loi Climat et résilience, précisant les articles de mode concernés par l’affichage environnemental et les contours de ce dernier.

Les deux cofondateurs vont consacrer la moitié de la somme levée à développer de nouvelles fonctionnalités pour la plateforme PEFtrust. "Nous voulons lancer un outil permettant aux marques de faire de l’éco-design", précise Mélinda Dubreucq. L’Empreinte projette aussi de renforcer les passerelles entre son outil et les fournisseurs, afin que les données collectées soient les plus précises possibles. Elle espère aussi recruter, "notamment sur des postes de type customer support, avec des profils venant du secteur vêtements et chaussures".

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