En rachetant Hydréo, HPP veut devenir incontournable dans l'hydroélectricité
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En rachetant Hydréo, HPP veut devenir incontournable dans l'hydroélectricité

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Basé près de Nancy, le fabricant de turbines Hydro Power Plant (HPP) vient de boucler le rachat d'Hydréo. Avec un objectif : former un acteur incontournable dans la petite hydroélectricité sur le marché français.

HPP réalise entre 15 et 20 projets par an, dont certains peuvent l'emmener jusqu'en Afrique — Photo : © Hydro Power Plant

Sur les murs de son bureau, à Vandœuvre-lès-Nancy, le président de Hydro Power Plant (HPP), Pierre Pisterman, a accroché les plans d’une turbine dessinée par son arrière-grand-père, Louis Tinchant : « Elle a tourné plus de 100 ans », précise le dirigeant lorrain. « Ce n’est pas très bon pour le business, mais c’est représentatif de ce que nous savons faire : de la qualité qui dure. » Créé en 1972, HPP conçoit et fabrique des turbines hydroélectriques.

En juin 2019, HPP a bouclé l’opération de croissance externe la plus importante de son histoire, en reprenant à la barre du tribunal de commerce la société vosgienne Hydréo (4 M€ de CA), spécialisée dans la fabrication de vannes ainsi que d’autres équipements nécessaires au fonctionnement d’une centrale hydroélectrique. Le nouvel ensemble constitué pèse 10 M€ de chiffre d’affaires et emploie 30 personnes. « Nous avons pu reprendre 16 employés sur les 30 d’Hydréo et trouver une solution pour l’ensemble des salariés », précise Pierre Pisterman.

« Asseoir un actif industriel en Lorraine »

Cette acquisition fait suite au rachat, en 2018, d’Elléo, un fabricant de vis hydrodynamiques appartenant au groupe alsacien Schlumberger, et dessine ainsi les contours d’un « acteur lorrain incontournable sur le marché français dans la petite hydroélectricité », affirme le président de HPP.

« Nous portons un savoir-faire historique en France, mais qui n’intéresse plus les grands acteurs. »

Son entreprise opère sur des projets de centrales d’une puissance allant de 100kW à 20 MW, pour des clients pouvant être des particuliers, des fonds spécialisés ou encore de grands énergéticiens. « Nous avons saisi des opportunités. Nous portons un savoir-faire historique en France, mais qui n’intéresse plus les grands acteurs. Notre ambition est donc d’asseoir cet actif industriel, en Lorraine, en maîtrisant une chaîne qui va du bureau d’étude à l’atelier de fabrication. »

L’acquisition d’Hydréo s’inscrit dans la suite logique des relations tissées entre les deux entreprises. Elles ont commencé à se rapprocher avec un GIE (groupement d'intérêt économique), lancé en 2016 : « Cela nous a notamment permis de disposer de l’outil de production, un atelier de 4 500 m² basé à Saint-Nabord (Vosges) », souligne Pierre Pisterman, qui revendique un « fonctionnement à l’ancienne » et une « gestion en bon père de famille : nous sommes très loin du monde des start-up et des levées de fonds », lance le jeune dirigeant de 39 ans.

HPP entre la France et l'étranger

Sur la dynamique de quatre exercices en croissance, et face à une quinzaine de concurrents de même dimension au niveau européen, HPP veut se positionner résolument entre les très grands acteurs réalisant des milliards de chiffre d’affaires, comme l’américain General Electric, l’allemand Voith ou l’autrichien Andritz, et des petits turbiniers, relevant presque de l’artisanat.

Une stratégie rendue possible par un marché français qui « redevient dynamique », estime Pierre Pisterman, mais aussi par l’export, où HPP réalise entre 50 et 80 % de son chiffre d’affaires selon les années : « Nous travaillons en mode projet, sans récurrence », rappelle le dirigeant, dont la PME opère en Afrique du Sud depuis 2006, et a monté une joint-venture au Brésil en 2018.

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