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Cybi veut anticiper les cyberattaques grâce à l’intelligence artificielle
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Cybi veut anticiper les cyberattaques grâce à l’intelligence artificielle

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La start-up lorraine Cybi va lancer sa solution Scuba, qui permet de détecter puis de combler les vulnérabilités d’un système d’information grâce à l’intelligence artificielle.

Dans l’équipe de Cybi, on compte Fabian Osmond, le directeur général (en haut à droite) mais aussi Régis Lhoste (en bas à droite), qui assure pour l’instant la présidence de la start-up — Photo : Cybi

L’idée a germé au sein de l’Université de Lorraine, de l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) de Nancy et du LORIA, le Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications, basé à Villers-lès-Nancy. "Notre solution, Scuba, permet d’identifier des chemins d’attaque et de proposer un plan de remédiation en quelques minutes, grâce à la puissance de l’intelligence artificielle", détaille Fabian Osmond, le directeur général de Cybi.

Spin-off du LORIA, de l’INRIA et de l’Université de Lorraine, couvée au sein de l’Incubateur lorrain, la start-up Cybi a été lancée début juin : "Nous serons sur le marché en janvier 2023", assure Fabian Osmond, ancien directeur informatique pour le groupe Pharmagest, qui a décidé de s’impliquer à 100 % dans le développement de Cybi. D’ici là, l’équipe de Cybi va mener une série de tests avec cinq grandes sociétés, équipées de systèmes d’information complexes, pour démontrer la pertinence de l’approche mise en œuvre par Scuba.

"Il existe de nombreux scanners de vulnérabilités, ce n’est pas là que nous allons innover", détaille Fabian Osmond. Scuba se présente comme une plateforme en ligne, dont la première tâche est d’explorer les bases de données recensant les vulnérabilités informatiques. "Cela représente une masse d’informations énorme. Jusqu’à 160 vulnérabilités par jour", souligne Fabian Osmond. Une fois digérée et analysée par une intelligence artificielle, cette masse de données va permettre de déterminer l’ensemble des "chemins d’attaque" au sein d’un système d’information. Concrètement, n’importe quel objet connecté, que ce soit un serveur, une webcam ou un automate industriel, peut devenir un point de passage pour les hackers pour infiltrer le système informatique d’une organisation. Un travail de compilation fastidieux, qui peut prendre "des semaines voire des mois" avec les outils actuels mais que Scuba peut réaliser en "quelques minutes". Ensuite, Scuba va proposer un plan de remédiation, afin de "casser les chemins d’attaques en mettant à jour les services les plus critiques pour créer une forme de bouclier autour de données les plus précieuses de l’entreprise", explique Fabian Osmond, qui estime que sa start-up est "quasiment la seule à proposer ce type d’approche".

Vers une levée de fonds dans les 24 mois

Lancée avec 50 000 € de capital et une équipe de six personnes, Cybi devrait connaître un développement rapide. L’objectif, posé par le directeur général, est d’atteindre la rentabilité, une fois Scuba sur le marché, "dès le premier exercice". Cybi dégagera des revenus grâce à la vente de crédits, permettant d’analyser des équipements. "Ensuite, nous développerons un système d’abonnement annuel", dévoile Fabian Osmond.

Positionné sur un marché très dynamique, celui de la cybersécurité, le directeur général de Cybi sait qu’il ne peut pas prendre son temps. "À moyen terme, soit dans les 24 mois, il faudra aller chercher des fonds, pour une somme qui devrait approcher le million d’euros". Pour l’instant, Fabian Osmond renforce la trésorerie de sa société avec les dispositifs régionaux, comme des prêts d’honneur ou la bourse French Tech.

Mais avant l’argent, le défi de Cybi sera de rassembler la meilleure équipe possible : "D’ici trois ans, nous serons une dizaine de personnes à temps complet, anticipe Fabian Osmond. Le marché est très dynamique et tout va dépendre de notre capacité à gérer la croissance." L’équipe de Cybi a commencé un "pré-casting" pour identifier les profils dont la start-up aura besoin rapidement. Hébergée au sein de l’espace transfert de l’INRIA de Nancy, Cybi va, dans un premier temps s’adresser à des grandes structures équipées d’un SOC, comprendre la division dédiée à la gestion de la cybersécurité d’un système d’information. "Mais dans un an environ, nous pourrons aussi nous adresser aux PME", assure Fabian Osmond, "grâce au développement d’une box", capable de mener le travail réalisé par Scuba de manière autonome, sur des systèmes informatiques de taille plus modeste.

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