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Comment la crise sanitaire pourrait faire changer I-Virtual de dimension
Moselle # Santé # Innovation

Comment la crise sanitaire pourrait faire changer I-Virtual de dimension

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Dirigée depuis 2019 par Gaël Constancin, la start-up messine I-Virtual a vu son développement s’accélérer avec la crise du coronavirus. Sa technologie favorise en effet la téléconsultation, un acte médical qui a pris une nouvelle dimension avec la pandémie.

Gaël Constancin multiplie les présentations de i-Virtual dont l'intérêt a explosé avec le début de la crise sanitaire — Photo : © Paperjam

Prendre le pouls, en mesurer sa variabilité pour déterminer le niveau de stress, d’excitation, d’endormissement. Le tout via la webcam d’un ordinateur ou d’un smartphone qui réalise du traitement d’images et de données sur la personne.

À l’origine de cette technologie : I-Virtual, une start-up hébergée à Metz dans les locaux de l’université de Lorraine. Avec la crise sanitaire, la jeune pousse a suscité un vif intérêt. « Depuis la crise, nous avons trouvé 350 000 € de financement, notamment via un prêt à l’innovation contracté chez Bpifrance car notre application présente un vrai intérêt sur le plan médical », assure Gaël Constancin, qui a pris, en février 2019, la direction de la start-up et 25 % de son capital, aux côtés du professeur Alain Pruski, l’actionnaire majoritaire.

L’explosion des consultations à distance

Un fait qui s’explique par l’explosion des téléconsultations en France. Si 450 000 000 consultations présentielles chez le médecin sont réalisées chaque année dans l’Hexagone, les téléconsultations, qui représentaient, selon la Caisse nationale d’assurance maladie, 1 % des consultations avant la crise, atteignent aujourd’hui 11 % du marché. Une tendance qui pourrait bien se poursuivre, voire se renforcer.

« Depuis la crise, nous avons trouvé 350 000 € de financement. »

Une possibilité qui n’échappe évidemment pas au dirigeant d’I-Virtual qui rêve d’équiper les plateformes de téléconsultations avec sa technologie. L’entrepreneur de 42 ans, qui dirige sa troisième société et qui souhaite commercialiser I-Virtual partout en Europe d’ici la fin de l’année, a identifié d’autres segments de clientèle. Le chef d’entreprise souhaite ainsi proposer des abonnements aux 250 000 médecins généralistes installés en France et cible aussi des laboratoires qui souhaitent tester des cohortes de personnes, comme des militaires avant un départ en mission.

Le marquage CE clé de voûte du projet

La technologie d’I-Virtual est prête. Pour attaquer le marché du médical, Gaël Constancin attend encore une validation : « Il faut obtenir le marquage européen CE lié aux dispositifs médicaux pour pouvoir se positionner sur ce marché », expose le dirigeant. I-Virtual est donc lancé dans une course pour obtenir ce label et doit composer avec la concurrence d’un acteur canadien, et d’un autre israélien. Ce dernier vient de lever 14 millions d’euros et emploie 35 personnes.

De son côté, I-Virtual compte dix personnes (trois gérants et sept salariés). La start-up projette de porter son effectif à 15 collaborateurs d’ici la fin de l’année.

Une levée de fonds dans les tuyaux

Pour ajouter de nouvelles fonctionnalités à sa solution, Gaël Constancin, prépare une levée de fonds supérieure à un million d’euros d’ici la fin de l’année. Cela doit donner les moyens à la start-up de pouvoir mesurer le taux d’oxygène dans le sang et assurer la prise de la tension.

En attendant ces développements et le feu vert pour attaquer le marché du médical, I-Virtual peut déjà compter sur un client de poids. Le constructeur automobile PSA a en effet été séduit par la jeune pousse messine et pourrait équiper ses véhicules de I-Virtual afin de prévenir des sorties de route liées à l’endormissement au volant. « Nous nous inscrivons dans le véhicule du futur. Nous avons déjà vendu 11 licences dont 7 à PSA », se réjouit le dirigeant qui indique, sans en dévoiler plus, qu’il est aussi en négociation avec une entreprise de l’aéronautique.

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