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Bénédicte Merle : « Le télétravail n'induit pas une perte de productivité »
Interview Metz # Services aux entreprises # Ressources humaines

Bénédicte Merle fondatrice du cabinet de conseil Dolphinus Bénédicte Merle : « Le télétravail n'induit pas une perte de productivité »

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Forte de plusieurs années d’expérience dans des cabinets de conseil, Bénédicte Merle a monté Dolphinus en 2017 à Metz. Sa structure accompagne les entreprises,de toutes tailles dans les enjeux d’organisation du travail, de relations sociales et humaines, juridiques, de mobilité… La dirigeante revient sur les avantages à la mise en place du télétravail en pleine période de crise sanitaire.

Bénédicte Merle, via son cabinet de conseil Dolphinus, à Metz, accompagne les entreprises dans leur transition vers le télétravail — Photo : © Bénédicte Merle

Le Journal des Entreprises : Suite à la crise sanitaire mondiale, le télétravail est devenu la norme. Comment un chef d’entreprise peut-il manager ses effectifs à distance ?

Bénédicte Merle : La transition a été très brutale. En quelques semaines, de nombreuses entreprises ont basculé vers le télétravail, alors qu’elles n’avaient pas l’habitude de procéder ainsi. Ce n’est pas anodin, et cette organisation pourrait s’ancrer dans la durée. Pourtant, selon Opinionway, 44 % des télétravailleurs ont déclaré se sentir en état de détresse psychologique pendant cette période. Le chef d’entreprise ne doit jamais hésiter à avoir recours à des psychologues du travail afin d’accompagner ses salariés dans ce nouveau mode de fonctionnement. Le télétravail doit être réalisé dans la confiance mutuelle et il est important de débriefer régulièrement entre tous les acteurs de l’entreprise. Certains dirigeants ont tendance à aller vers l’accentuation du contrôle par crainte d’une efficacité amoindrie, ce qui est néfaste car les salariés, en manque de confiance, ont du coup tendance à se rajouter encore de l’auto-contrôle. C’est précisément là que la situation devient invivable. Il vaut mieux privilégier un management par objectifs, qui permet à chacun de s’organiser comme bon lui semble. Si le salarié a les moyens de les atteindre, dans l’extrême majorité des cas, ça se passe bien. Évidemment le télétravail ne signifie pas non plus l’arrêt des règles.

Le télétravail peut-il impacter la productivité de l’entreprise ?

Bénédicte Merle : Les peurs de perte de productivité sont de l’ordre du fantasme. Au sein de mon cabinet de conseil, j’ai toujours constaté l’inverse. Autonomie et responsabilité permettent de garder la motivation et sont surtout deux aspects primordiaux pour la productivité et pour le bien-être du salarié. Or ce sont deux éléments qui correspondent très bien au télétravail. C’est précisément ce qui améliore la performance de l’entreprise pour créer durablement de la valeur. Pour les managers c’est véritablement une chance à saisir. Pour maximiser le rendement des salariés, le télétravail se doit d’être accompagné de garde-fous : il ne faut pas minimiser l’importance de la déconnexion, faire valoir le droit à la vie privée…

Quels sont les avantages pour une entreprise qui bénéficie du télétravail ?

Bénédicte Merle : Être à 100 % en télétravail de façon permanente n’est pas la solution idoine. Nous avons besoin du contact des autres, de nous retrouver à la machine à café. Cependant, une entreprise tournée vers ce mode de fonctionnement permet de s’intégrer à la démarche RSE de l’entreprise (mobilité), de diminuer les risques sanitaires mais aussi physiques, liés aux accidents de trajets. Le télétravail induit aussi une agilité de l’organisation et colle aux attentes des jeunes générations. Enfin, ce mode de fonctionnement permet de se saisir d’outils numériques qui digitalisent les processus métier via des plateformes collaboratives.

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