Avec PAT, le géant allemand BASF a identifié une technologie de rupture
# Chimie

Avec PAT, le géant allemand BASF a identifié une technologie de rupture

S'abonner

Le partenariat conclu entre le géant allemand de la chimie, BASF, et PAT, spécialiste lorrain de la production de molécules rares, porte ses fruits.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Dans le petit monde de la chimie et de l’agrochimie, l’annonce n’a pas fait que des heureux : début 2015, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll annonçait vouloir réduire de 50 % l’utilisation des pesticides d’ici à 2025. Problème : l’état actuel des travaux de recherche sur le sujet laisse entrevoir une possible diminution d’environ 10 % si une rupture technologique n’est pas identifiée. « Cette rupture technologique, nous pensons que c’est PAT qui la porte », affirme Jean-Marc Petat, directeur développement durable chez BASF. Le géant allemand, qui réalise 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France et y emploie 2600 personnes, dépense chaque année dans le monde près de 2 milliards en recherche et développement.

Autour de la plateforme Bioprolor

PAT, le spécialiste lorrain de l’identification et de la production de molécules rares, qui a bouclé l’année 2016 sur un chiffre d’affaires de 2,1 millions d'euros et emploi 60 personnes, est lié au géant allemand de la chimie BASF par un contrat de recherche depuis septembre 2015. Le sujet : l’agrochimie, et plus précisément les bio-pesticides. Les deux entreprises ont commencé à travailler ensemble sur la plateforme Bioprolor et le partenariat semble aujourd’hui fructueux. La proximité du site BASF de Pulnoy, en banlieue de Nancy, et ceux de PAT à Laronxe, derrière Lunéville, et Vandœuvre-lès-Nancy, a favorisé les échanges sur un sujet pointu : « Nous sommes actuellement dans la toute première phase, celle de l’identification des molécules », détaille Jean-Marc Petat. « Normalement, pour aller sur le marché, il faut dix ans. Sur ce sujet, nous pensons pouvoir accélérer certaines phases pour compresser ce délai à huit ans. »

Un marché en forte croissance

Produites à Laronxe, dans les serres de PAT grâce à la technologie Plantes à traire, les molécules sont raffinées sur le site de Pulnoy avant d’être envoyées à Ludwigshafen, en Allemagne, au siège mondial de BASF qui rassemble 39 000 salariés. « Là, les molécules sont screenées pour mieux comprendre leurs effets », poursuit Jean-Marc Petat. « Et le taux de réponse est tout simplement exceptionnel : entre 15 et 20 % ». Concrètement, l’alliance entre BASF et PAT permet d’avancer à grands pas vers la découverte de bio-pesticides, c’est-à-dire de pesticides issus des plantes. Pour le géant mondial comme pour la société lorraine, les développements sont prometteurs : le marché du biocontrôle en agriculture est évalué à 550 millions d'euros en Europe, pour une croissance annuelle comprise entre 15 et 20 %.

# Chimie