Vendée
Sigal : « Le redressement judiciaire a sauvé l'entreprise »
Interview Vendée # Informatique

David Fortineau co-dirigeant de Sigal Sigal : « Le redressement judiciaire a sauvé l'entreprise »

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Les dirigeants avaient choisi de placer en redressement judiciaire Sigal fin 2012. Aujourd'hui la société informatique des Herbiers est devenue l’une des entreprises les plus rentables de Vendée. Elle vise une croissance de 50 % d’ici à trois ans.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Vous avez choisi de placer Sigal (31 salariés, 2,1 M€ de CA) en redressement judiciaire fin 2012. Aujourd’hui, comment évolue votre entreprise ?

David Fortineau : Nous venons de finir de payer avec cinq ans d'avance l’ensemble de la dette que la société avait accumulée dans le cadre du redressement judiciaire. Nous avons mis cinq ans pour assainir la situation. Et aujourd’hui, nous faisons partie du top 100 des entreprises les plus rentables de Vendée, en arrivant à la 81e place du classement du Journal des Entreprises.

Avec mon associé, Philippe Fournier, nous avons repris l’entreprise fin 2011, alors que nous étions salariés. Sigal avait été créé en 1983 par deux anciens salariés des meubles Gautier. A la base, l’entreprise concevait des logiciels pour les industries, des systèmes orientés vers la finance, le commerce ou la production.

Lorsque nous avons repris la société, elle était plutôt en difficulté. Nous avons alors allongé l’exercice et tenté de la redresser. En vain. Nous avons réussi à récupérer 300 000 € mais ce n’était pas suffisant. La société était taillé pour réaliser 3 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 50 personnes. Or, nous ne réalisions qu’un peu plus de 2 millions d'euros. Alors nous avons préparé son redressement judiciaire. Six mois après, il était effectif.

Comment avez-vous réussi à vous sortir de cette situation ?

D. F. : Le redressement judiciaire nous a donné un second souffle, c’est ce qui a sauvé l’entreprise. Sans trésorerie, on ne peut rien faire. Nous étions bloqués au niveau bancaire et auprès de nos fournisseurs. Le fait de préparer ce redressement nous a permis d’avoir de la trésorerie et de financer notre restructuration. Pour ne pas pénaliser nos fournisseurs, nous avons organisé notre dette de manière institutionnelle.

« Nous tablons sur près de 50 % de croissance d'ici trois ans. »

Nous avons ensuite été obligés de licencier une dizaine de personnes, mais nous avons réussi à maintenir notre chiffre d’affaires et notre rentabilité s’est améliorée. Cela nous a permis d’investir dans les nouvelles technologies et de changer de stratégie.

Quelle est votre nouvelle stratégie et vos objectifs ?

D. F. : Nous avons redéfini notre positionnement. Alors que nous étions centrés sur l’informatique de gestion, nous avons basculé vers le digital. Aujourd’hui, nous mettons à disposition de nos clients une plateforme qui concentre toutes les données de l’entreprise. Elle permet d’accéder à de nombreuses fonctionnalités. L’utilisateur peut, par exemple, retrouver une commande, une facture, y associer un document ou un courriel. Tout est centralisé. Et ce nouveau produit s'adresse à une cible élargie.

Nous sommes sortis de la période où nous cherchions à tout prix à faire des économies. Aujourd’hui, nous voulons vraiment impulser cette nouvelle stratégie. Notre objectif est de devenir l'un des leaders de la plateforme digitale dans le Grand Ouest. Nous souhaitons recruter deux personnes dans les mois à venir et nous tablons sur près de 50 % de croissance d'ici trois ans, soit un chiffre d’affaires supérieur à 3 millions d'euros.

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