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Retour à Nantes pour les lunettes de Polette et sa jeune dirigeante nantaise
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Retour à Nantes pour les lunettes de Polette et sa jeune dirigeante nantaise

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Le vendeur de lunettes en ligne Polette ouvre le 11 octobre son septième showroom en plein cœur de Nantes. Un retour aux sources pour sa dirigeante nantaise Pauline Cousseau, qui a créé Polette il y a huit ans, à seulement 22 ans. Le réseau qu'elle présente comme le « Zara de la lunette » veut aujourd’hui s'implanter en France et dans toutes les capitales européennes.

— Photo : JDE

La jeune femme de 19 ans qui apprenait l’anglais et le chinois à la faculté de Nantes il y a dix ans n’aurait jamais imaginé ouvrir sa propre boutique de 250 m² en plein cœur de sa ville d’origine, dans le quartier du Bouffay où elle sortait étudiante. À 30 ans tout juste, Pauline Cousseau est à la tête de Polette, une entreprise multinationale qui emploie 210 salariés et réalise 55 M€ de chiffre d'affaires, en croissance de 20 % par an, en vendant en ligne des lunettes en ligne made in China.

Une idée née en Chine

La Chine, et plus précisément à Shanghai et Canton, c’est là que sont installées les deux usines de l’entreprise employant 150 salariés qu’elle a fondé avec un associé, Pierre Wizman, avec qui elle reste seule au capital. C’est au cours d’un voyage de fin d’études pour perfectionner son chinois, en 2008, qu’elle a eu l’idée de créer Polette. « Je voyais des copains qui s’achetaient des lunettes de vue, montures et verres, qui coûtaient 10 euros et c’est là que j’ai découvert la supercherie, la marge énorme des opticiens européens vendant des lunettes 200 à 300 euros en magasin alors qu’elles ne valent que 5 euros en sortant d’usine », explique la dirigeante. Les deux jeunes entrepreneurs décident de dessiner leurs propres modèles et de les vendre en moyenne 35 euros. « Tout part de la Chine, il n’y a pas de stock, pas d’intermédiaire, cela réduit les prix », poursuit Pauline Cousseau.

Un développement en autofinancement

Le site, le marketing, ils font tout eux-mêmes, encore aujourd’hui. L’idée, novatrice à une époque où il était impensable d’acheter des lunettes sur internet, est alors rapidement médiatisée. En pleine crise économique, « le bon plan des lunettes pas cher » fait recette. Polette est tout de suite rentable et ne cherche pas à lever des fonds. « Aujourd’hui encore, on s’autofinance, on tient à notre liberté », explique Pauline Cousseau.

Pas de ventes en magasin mais en ligne

Dix ans plus tard, Polette compte sept showrooms à Amsterdam, où est basée l’entreprise, mais aussi à Lille, Bruxelles, Toulouse et bientôt Lyon, Marseille et pourquoi pas bientôt Londres et les capitales européennes. Des showrooms donc, et non des boutiques. Les clients y viennent essayer les 900 références et commandent ensuite directement sur internet. Les salariés ne sont pas des vendeurs mais des opticiens qui conseillent et aident les clients gratuitement à évaluer leur vue.

Cultiver une image fun et rebelle

Sur ce marché de la vente de lunettes en ligne, où les concurrents sont nombreux, à l’image du principal, Lunettes Pour Tous, installé dans la même rue à Nantes, Polette veut faire la différence grâce au design et à son image de marque. « Nous voulons être transparents, nos usines chinoises sont ouvertes aux clients », insiste Pauline Cousseau. Pour incarner cet état d’esprit révolutionnaire dans un monde de l’optique opaque, Polette affiche ses propres équipes en poster sur les murs du showroom et n’hésite pas à signer des campagnes de pub engageantes mettant en scène toutes les confessions religieuses. « On veut cultiver cette image fun et rebelle », explique la dirigeante. Une image qu’elle rêve d'exporter un jour aux États-Unis.

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