Vous avez lancé en janvier 2022 la commercialisation de Whome, un espace de travail alternatif qui ouvrira en juin sur 2 300 m² à Saint-Herblain. Quelle est la genèse de ce projet ?
J’étais chef d’entreprise, propriétaire de plusieurs commerces de détails à Nantes que j’ai revendus voici trois ans. Suite à diverses rencontres, j’ai songé à un projet de bureaux partagés. Je les ai beaucoup utilisés dans ma vie professionnelle et c’est ainsi que j’ai constaté des manques.
Qu’entendez-vous par là ?
Avec un partenaire financier -qui souhaite demeurer discret- nous avons étudié le modèle des espaces de coworking. Nous, nous souhaitons nous démarquer de ce qui existe en proposant quelque chose de très professionnel.
Mais vous ouvrez bien un espace de coworking ?
Je n’aime pas trop ce terme car on y englobe plein de choses qui ne sont pas toujours pertinentes. J’essaie de lutter contre l’image qui renvoie à un lieu "fun", accueillant des start-up, etc., plutôt que contre le nom. Alors oui, au sens littéral du terme, nous sommes un lieu de coworking, mais j’insiste sur notre caractère professionnel. D’ailleurs, je pense que nous pouvons être considérés comme de l’hôtellerie de bureau.
Que renferme le concept de Whome pour se singulariser ?
Le lieu abritera 85 bureaux privés de 10 à 66 m² accueillant d’une à huit personnes ainsi que plusieurs salles de réunion et de formation. Nous avons travaillé avec un architecte d’intérieur, spécialisé dans l’hôtellerie et les bureaux, pour concevoir le projet. Nous avons insisté sur le confort acoustique, c’est-à-dire que des cloisons seront installées entre chaque bureau pour ne pas entendre ce qui se passe dans celui d’à côté. Cela peut sembler basique, mais c’est peu souvent le cas dans des espaces de coworking. Un autre axe de différentiation porte sur la sécurité informatique : chaque mois, notre système sera scanné pour vérifier que tout est sécurisé et si nous avons subi une attaque. Enfin, l’air de chaque bureau sera traité, il ne passera pas chez celui du voisin. Ce sujet était peu évoqué avant l’arrivée du Covid. Il est aujourd’hui dans tous les esprits.
Whome est-il un projet né de la crise sanitaire et des confinements qui s’en sont suivis, porteurs pour le marché de l’espace de travail partagé ?
Non. Toutes nos études ont été faites avant la crise sanitaire. Le Covid et le confinement les ont renforcées.
C’est-à-dire ?
Nous nous adressons à l’entrepreneur individuel comme aux grands groupes. Et avec ces derniers, nous avons déjà des contacts. Car quelques-uns réfléchissent à se séparer de certains de leurs m² ou recherchent des espaces proches de là où vivent leurs salariés plutôt que ces derniers fassent la route pour se rendre sur leur lieu de travail.
Quel est l’investissement nécessaire à la création de Whome ?
Quatre millions d’euros. Nous projetons, avec mon partenaire financier, un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros en 2022. La rentabilité est envisagée dans les douze mois après l’ouverture en juin du premier Whome.
Sous-entendez-vous qu’il y en aura d’autres ?
Oui. Un deuxième verra le jour au sud de Nantes, à Saint-Sébastien-sur-Loire, en 2023. Nous souhaitons ensuite nous focaliser sur les villes du Grand Ouest voire les métropoles françaises. Notre projet : créer une vingtaine de Whome d’ici sept à huit années.
