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La Ruche à Vélos franchit une première étape à Angers
Angers # Ingénierie # Levée de fonds

La Ruche à Vélos franchit une première étape à Angers

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La start-up nantaise La Ruche à Vélos a signé son premier contrat avec la Ville d'Angers. L'esplanade de la gare accueillera mi-novembre son parking automatisé pour deux roues. Et ce n'est qu'un début.

Le premier parking du nantais La Ruche à Vélos sera installé à Angers. Ici, une image de synthèse d'une "ruche" accueillant 50 vélos et 24 trottinettes. — Photo : La Ruche à Vélos

Mieux vaut ne pas brûler les étapes. Un vieil adage que les jeunes Nantais Antoine Cochou (23 ans), Maël Beyssat (25 ans) et Guillaume Chaumet (23 ans) ont fait leur. En janvier 2020, ces trois têtes bien pleines, fraîchement diplômées de l’école d’ingénieur Icam Nantes, lançaient leur start-up La Ruche à Vélos, concomitamment à la signature d’un premier contrat avec la Ville d’Angers.

Leur concept est celui d'un « parking pour vélos automatisé et sécurisé », résume Antoine Cochou depuis les locaux de l’IMT-Atlantique à Nantes où le trio d’ingénieurs a hébergé sa société. Son fonctionnement est, sur le papier, simple : le cycliste s’identifie à l’aide d’une application ou d’un badge et dépose son vélo dans un sas sécurisé. Son deux-roues est alors pris en charge automatiquement pour être stocké.

La première version de leur parking, en cours de fabrication dans les locaux du fabricant de machines vendéen Seraap, dispose de 10 places. « Nous pourrons par la suite aller bien au-delà, jusqu’à 60, 70 stationnements », complète Antoine Cochou. Avec un bardage en bois pour l’aspect l’extérieur, dotée d’une structure interne métallique, cette première "ruche à vélos" d’une surface de 16 m² sur trois étages sera installée mi-novembre devant la gare d’Angers.

Un concept plébiscité par les Angevins

« Nous avions participé au projet de budget participatif de la Ville d’Angers, se souvient Antoine Cochou. La municipalité avait mis à disposition des habitants une somme d’un million d’euros. Ils ont proposé 300 projets, 50 ont été sélectionnés par la municipalité et soumis au vote. Les Angevins ont voté, onze ont été retenus, nous étions en quatrième position », dévoile le jeune entrepreneur.

Les trois fondateurs de la Ruche à Vélos, qui se sont rencontrés à l’école d’ingénieurs, avaient dans un premier temps envisagé ce concept de parking intelligent dans le cadre de leurs études. C’était en septembre 2017. « Puis, au fil du temps, c’est devenu un projet professionnel », confie Antoine Cochou, qui assure qu’il n’existe aucun concept similaire en France. « Nous avons déposé un brevet », fait savoir Antoine Cochou, prévoyant.

Eux-mêmes cyclistes et favorables au développement de la pratique du vélo en milieu urbain, ils ont constaté que plusieurs écueils freinaient les bonnes volontés : des stationnements peu pratiques, un nombre de places insuffisant, et surtout un manque de sécurité. « En France, 400 000 vélos sont volés chaque année, assure-t-il, et la moitié de personnes qui en sont victimes n’en rachète pas ». Un véritable frein à l’usage.

Une collecte de fonds pour lancer la start-up

Une première collecte de fonds, clôturée en décembre, par l’entremise de la plateforme de crowdfunding Ulule a conduit à une première rentrée d’argent de 20 100 euros pour la Ruche à Vélos. « Puis, le réseau Initiative Nantes nous a accordé un prêt d’honneur. Nous avons aussi contracté des prêts auprès de BNP Paribas et du CIC et un entrepreneur de la région qui croit en notre projet est entré au capital », note Antoine Cochou. Lequel capital s’élève aujourd’hui à 40 000 euros, leur « permettant de tenir financièrement jusqu’à fin 2021 ».

L’entreprise pour objectif d'installer 6 parkings en 2022 et 15 en 2023, n'importe où sur le territoire. Elle lorgne les promoteurs immobiliers, qui pourraient être intéressés par l’installation de parkings vélos au pied des habitats collectifs, des bureaux…. Les collectivités locales également qui, à l’image d’Angers, tendent à favoriser l’usage du deux-roues. À cet égard, la crise du Covid-19 se transforme en opportunité pour la Ruche, les élus locaux s’ouvrant davantage au développement du vélo. En revanche, les entreprises, qui auraient pu constituer un marché, ont une crise à gérer et donc d’autres priorités que des stationnements pour vélos, aux dires d’Antoine Cochou.

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