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Comment le Covid a modifié l'organisation du travail en Loire-Atlantique
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Comment le Covid a modifié l'organisation du travail en Loire-Atlantique

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La CCI Nantes Saint-Nazaire a dévoilé, le 16 novembre, le bilan d’une étude sur les conséquences du télétravail menée auprès de 1 012 entreprises du département. Lequel est amené à perdurer, même s’il ne concerne que moins de la moitié des établissements interrogés.

3,3 % des entreprises de Loire-Atlantique s’orientent vers le télétravail intégral, selon une étude de la CCI Nantes Saint-Nazaire — Photo : phpetrunina14

La crise du Covid et les différents confinements ont profondément perturbé l’organisation du travail et modifié sa perception. Encore fallait-il en mesurer et analyser les conséquences. La CCI Nantes Saint-Nazaire s’y est attelée en épluchant le retour de 1012 entreprises du département à son questionnaire envoyé durant l’été.

Premier enseignement, le télétravail ne concerne que 44 % des établissements embauchant au moins un salarié. De par la nature de leur activité, les secteurs du BTP, des cafés-hôtels-restaurants (CHR) et des commerces et services aux particuliers sont ceux où l'on télétravaille le moins, a contrario des secteurs des services aux entreprises et du commerce de gros. "Même dans les entreprises où le télétravail est possible, tous les emplois ne sont pas concernés", remarque Erwan Braconnier, responsable d’études à la CCI.

Selon l’enquête, 21 % des emplois du secteur privé sont télétravaillables, soit 81 000 salariés sur les 383 000 que compte le département (hors fonction publique). Trois emplois sur dix peuvent être télétravaillés sur le territoire de Nantes Métropole, seulement de 8 à 12 % sur les autres intercommunalités de Loire-Atlantique.

Deux à trois jours maximum de télétravail par semaine

Le constat posé, quid de l’avenir ? Près de la moitié des entreprises ayant répondu à l’étude de la CCI envisage d’étendre la pratique par rapport à la situation antérieure à la crise sanitaire. À titre d’illustration, le secteur des services aux entreprises est le plus enclin à développer le télétravail (57 % des entreprises interrogées). Le télétravail intégral ou quasi intégral resterait marginal (3,3 % des entreprises interrogées, soit 2,2 % des salariés), une situation hybride entre présentiel et travail à distance étant privilégiée. "Deux ou trois jours de télétravail semble être la norme maximale, la barrière des trois jours est très forte", précise l’étude.

La première motivation des entreprises est de répondre aux attentes des salariés (près de 9 sur 10 plébiscitent le télétravail) ou des candidats au recrutement. Le retour de la croissance entraînant dans certains secteurs une pénurie de compétences, le travail à distance est devenu l’un des atouts que les entreprises mettent sur la table pour convaincre. L’amélioration de la productivité (un peu plus de 20 % des réponses) et la réduction des charges immobilières (14 %) arrivent en dernière position des arguments mis en avant par les établissements pour faire perdurer le télétravail.

Si la réduction du coût des bureaux est peu avancée, près de la moitié des répondants estime malgré tout que la pratique permettra de réduire leurs besoins immobiliers. Par ailleurs, près d’un quart se dit prêt à promouvoir le coworking, surtout les petites structures.

"Repenser à animer le collectif"

Les freins au développement du travail à distance répondent en majorité à la préservation de la collaboration et des échanges entre salariés, à la cohésion des équipes, bien plus qu’à la crainte d’une baisse de productivité. "Attention à ne pas penser que tout va se réguler comme avant la crise, il faut bien repenser à animer le collectif", prévient Nathanaël Mathieu, fondateur et dirigeant de Neo Nomade et spécialiste de ce type de sujet.

En se basant sur les retours du questionnaire, la CCI a estimé à 40 000 le nombre de salariés du département qui resteront chaque jour en moyenne à télétravailler, soit 11 % de l’ensemble. Avec une incidence sur les flux de circulation ? Pas forcément, remarque Erwan Braconnier. D’une part car des jours de présentiel seraient ciblés (mardi et jeudi), entraînant une congestion des infrastructures de transport aux périodes de pointe. D’autre part car, à moyen et long terme, les salariés réduisant leur coût de déplacement (monétaire et temps passé) opteront pour une résidence plus lointaine de leur lieu de travail, générant alors "un maintien voire un accroissement des distances parcourues."

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