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Lacroix-Sofrel : Nouveau signal mondial pour la PME rennaise
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Lacroix-Sofrel : Nouveau signal mondial pour la PME rennaise

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L'expert rennais de la télégestion tire sa croissance par l'innovation et l'international. La PME de 150 emplois se renforce actuellement en Asie et mise sur une gamme élargie d'un nouveau produit qui a nécessité cinq ans de R & D et 10 millions d'euros d'investissements : le S4W.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Dans une version campus au vert, à Vern-sur-Seiche, Lacroix-Sofrel poursuit discrètement son développement. L'international tire sa croissance. Si l'export représente aujourd'hui 25 % de son business, soit quelque dix millions d'euros à travers une quarantaine de pays, il doit doubler ces prochaines années.

Cap sur 55 millions d'euros et 50% d'export

C'est l'ambition 2020 de Catherine Failliet, dirigeante de cette PME bretonne de 150 salariés, filiale du groupe d'électronique nantais Lacroix (4.000 salariés, 400 millions d'euros de CA). À cet horizon, la dirigeante en place depuis quatre ans, après un parcours à l'international chez EDF, envisage d'atteindre 50 à 55 millions d'euros de chiffre d'affaires, contre 40 en 2016. L'an dernier, Lacroix-Sofrel a connu une croissance de + 5 % après un bond de + 20 % en 2014. Catherine Failliet ne fait pas la course aux chiffres, mais prépare une nouvelle ère. « Nous sommes en phase de préparation de nouveaux produits dédiés par métiers, explique-t-elle. Pour doubler notre chiffre d'affaires à l'export, il faut élargir notre gamme et l'approfondir. » Spécialisée dans les outils communicants de télégestion, Lacroix-Sofrel est l'une des trois activités de la maison mère, aux côtés de Lacroix City connu notamment pour ses feux de signalisation routière (23 % à 90 millions d'euros de CA et 600 salariés) et du navire amiral Lacroix Electronics, sur les cartes électroniques (68 % à 270 millions d'euros et 3.250 salariés).

L'eau et l'énergie en force

Depuis près de 50 ans, Lacroix-Sofrel travaille historiquement dans la télégestion et alarmes pour les gestionnaires de réseaux d'eau. Ce secteur représente encore 70 % de son activité. Le reste est porté par l'énergie, les réseaux de chaleur, etc. On parle aujourd'hui d'objets communicants (IoT), de gestion de données, de digitalisation. En tant qu'équipementier technologique, Lacroix-Sofrel met en valeur les solutions embarquées, le « machine to machine », et participe pleinement de la smart city ou ville intelligente de demain.

Donnée critique

L'entreprise rennaise va là où ses concurrents mondiaux freinent des quatre fers. Des automates, tout le monde sait faire. Il est en revanche plus difficile de les rendre communicants. D'autant plus quand ils sont logés dans des environnements hostiles, ou qu'il faut faire communiquer plusieurs sites distants sans faille... « Il y a toujours de la place pour de la donnée critique, de qualité, et des produits robustes et performants », sourit Catherine Failliet qui consacre « plus de 10 % » de son chiffre d'affaires en R&D avec un bureau d'études intégré de 30 ingénieurs. Il vient ainsi de sortir un nouveau produit, le S4W. Cette nouvelle solution de télégestion 4.0, intégrant la cybersécurité pour les réseaux d'eau, a nécessité cinq ans de recherche et dix millions d'euros.

Cybersécurité et partenaires

Ensemblier, le groupe va chercher les compétences annexes. La cybersécurité en est un bon exemple avec des partenaires comme Amossys, entre autres. Ses produits fédèrent deux autres secteurs clés autour des cartes électroniques et de la plasturgie. « Tout est assemblé ici en Bretagne, avec un écosystème régional. Et nous formons plus de 700 personnes par an », souligne-t-elle. Sur un marché français devenu compliqué - Catherine Failliet parle de « déprime économique » -, Lacroix-Sofrel mise donc sur l'international et l'innovation. « C'est un élan qu'il faut avoir », témoignait le mois dernier Catherine Failliet au World Trade Center de Rennes. « Il faut innover pour simplifier, aller plus vite sur la digitalisation, personnaliser les produits... », ajoute-t-elle avec conviction. L'entreprise a compris qu'aller à l'international avec un produit franco-français était « périlleux ». Et la dirigeante de lancer : « À l'étranger, il faut vendre le Concorde, mais aussi l'avion de brousse capable de se poser partout. »

Vers un hub en Asie

Posé depuis une quinzaine d'années en Espagne (15 salariés dont un recrutement en 2016 pour l'Amérique du Sud) et en Italie (7 sal.), à travers deux filiales aujourd'hui à l'équilibre, Lacroix-Sofrel travaille beaucoup en Arabie Saoudite, pays cible avec l'Algérie, et s'implante actuellement à Singapour pour l'Asie avec un recrutement effectué sur place. Cette zone représente moins de 500 K? aujourd'hui, mais doit grimper. « Notre projet est d'avoir un hub en Asie, une zone en très forte croissance. Nous démarrons seuls avec également un premier salarié chinois au 1e r janvier, mais je cherche un co-investisseur local. Comme en Arabie Saoudite, où l'eau est un enjeu majeur, nous ne voulons pas être juste des distributeurs », confie Catherine Failliet, qui mise aussi sur l'Europe et l'Allemagne en particulier avec un produit prometteur qui vient d'y être homologué.

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