Vous avez certainement entendu parler de ces masques de plongée Décathlon transformés en respirateurs et désormais retirés de la vente par l’entreprise nordiste pour fournir les hôpitaux ? Le système est assez simple. Une valve respiratoire réalisée en 3D est greffée sur le masque de snorkeling, à la place du tuba, et fait le lien avec les machines qui alimentent le patient en air pressurisé. Grâce à cette solution ingénieuse mise au point par un médecin italien, des personnes en détresse respiratoire peuvent être prises en charge, sans forcément devoir être intubées.
SLS France concentré sur « l’effort de guerre »
En région rennaise, les entreprises qui maîtrisent la technologie 3D s’organisent aussi pour produire des solutions adaptées à l’urgence sanitaire. C’est le cas de SLS France (13 salariés, 1,2 M€ de CA en 2019), société fondée dans les Côtes-d’Armor et nouvellement installée à Saint-Jacques-de-la-Lande, aux portes de Rennes. L’entreprise dirigée par Axel Dubois est spécialisée dans les dispositifs médicaux sur-mesure par impression 3D. Elle opérait jusqu’alors essentiellement pour le compte de laboratoires, dentistes ou cliniques, dans la fabrication de prothèses dentaires. Jusqu’à l’arrivée du coronavirus… Depuis, la PME, qui dispose de cinq imprimantes 3D, a décidé de mobiliser l’ensemble de ses effectifs sur « l’effort de guerre », sans savoir pour le moment si elle pourra s’y retrouver financièrement.
Des connecteurs pour soulager les respirateurs
« Nous fabriquons actuellement des connecteurs pour respirateurs, qui permettent de passer de 1 à 4 patients par respirateur, explique Axel Dubois. Ces raccords, réalisés en matériau biocompatible et stérilisable, permettent de diviser le flux d’air. Les pièces ont été testées et on a une première présérie qui est partie pour le CHU de Brest. On va maintenant générer du stock pour nous permettre d’en distribuer pour les autres hôpitaux de l’Ouest. »
Le chef d’entreprise est en contact avec l’Agence Régionale de Santé Bretagne et les établissements de santé directement, pour apprécier les besoins. « On a la capacité de fabriquer 10 connecteurs par jour, pour le moment, pour équiper 40 patients au final, rend compte Axel Dubois. On pourrait même doubler cette production s’il le fallait. »
Solidarité régionale
SLS France est également en lien avec les « LabFabs » de Bretagne pour trouver d’autres solutions rapides à fabriquer, et coordonner les actions. C’est en effet elle qui pilote la plateforme bretonne de coordination www.entreprisesunies.covid19.bzh sur la partie impression 3D. Les « makers » ne manquent pas en région rennaise. À l’instar de TLQ Impression 3D à Saint-Jacques-de-la-Lande, ou ProType3D à Melesse, dont les machines produisent actuellement des visières de protection. Des biens qui seront acheminés auprès d’hôpitaux, d’Ehpad et de commerces essentiels, pour protéger les personnels. « Il y a plein de gens qui ont envie de participer. S’il y a des designers de l’industrie actuellement en chômage partiel qui ont envie de rejoindre le mouvement pour initier de nouvelles choses, ils sont les bienvenus », lance Axel Dubois. Son entreprise pourrait alors se charger de l’industrialisation.
