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Comment Sotheroc veut se réinventer
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Comment Sotheroc veut se réinventer

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Malgré la concurrence, le fabricant de pierres tombales Sotheroc, à Saint-Pierre-de-Plesguen, se développe. Prochaine étape pour l’entreprise artisanale : la vente directe.

Jean-Claude Thébault, gérant de Sotheroc, devant les blocs de granit qu’il importe du monde entier — Photo : Baptiste Coupin - Le Journal des Entreprises

Située dans le bassin granit de Lanhélin à Saint-Pierre-de-Plesguen, Sotheroc (14 salariés, 1,9 million d’euros de CA en 2017) est spécialisée dans la fabrication de monuments funéraires, cinéraires et de columbariums. L’entreprise, fondée en 1949, réalise des monuments sur-mesure, vendus entre 1 200 et 3 000 euros au prix moyen, et quelques belles pièces, plus onéreuses, avec les plus beaux granits du marché. Pour ce faire, la PME achète la pierre dans le monde entier : Inde, Brésil, Norvège, Afrique du Sud. « Et même des blocs de granit identiques à ceux qui ont fait les pyramides en Egypte », sourit Jean-Claude Thébault, le gérant de la société, qui dirige l’affaire depuis 1983.

Renforcer la filière bretonne

Sotheroc peut ainsi proposer en catalogue une cinquantaine d’essences de granit. Dont le granit breton (Lanhelin, Rose Clarté, Huelgoat), qui représente « un tiers de la production de l’entreprise », précise le dirigeant qui est aussi président des granitiers au sein de la fédération Unicem Bretagne. Cette part est amenée à grossir. En effet, en janvier 2017, le granit de Bretagne a obtenu l’homologation de l’indication géographique (IG). Un label qualité qui devrait servir toute la filière. Aussi, l’entreprise, continue-t-elle de se développer, elle qui a obtenu une aide de la Région de 15 000 euros pour l’acquisition de nouveaux matériels. Une scierie, qui permet la découpe des blocs bruts, vient tout juste de trouver sa place dans l’atelier. C’est dans cet entrepôt de 2 000 m², récemment agrandi, que les ouvriers travaillent au sciage, au polissage et la finition des granits.

Sotheroc compte près de 180 clients, des marbriers-pompes funèbres de Normandie, d’Ile-de-France et des Pays de la Loire, principalement. Très peu en revanche en Bretagne alors même que Sotheroc valorise le granit breton. Il faut dire que la concurrence est rude. « Les grands groupes ont la main sur la distribution et tirent les prix vers le bas avec une politique d’import à moindre coût », explique Jean-Claude Thébault qui cite Funecap Groupe et PFG (Pompes Funèbres Générales) comme les deux gros acteurs du marché en France.

Bientôt la vente directe

Les indépendants, comme Sotheroc, doivent donc trouver de nouvelles sources de revenus. Jean-Claude Thébault a un plan : la vente directe. Le bouche-à-oreille fonctionne un peu sur la vente aux particuliers. L’objectif est d’appuyer sur ce levier. Aussi, un investissement conséquent de 500 000 euros va être engagé en 2018 pour la construction de nouveaux bureaux et d’un showroom d’une superficie de 600 m². « Les gens pourront voir les matériaux exposés et transformés », précise le dirigeant qui souhaite apporter de l’expertise et du conseil pour des monuments sur-mesure, à tous les prix. « L’idéal serait que 10 % de notre chiffre d’affaires soit issu de la vente en direct dans les quatre ans à venir. » Autre élément à prendre en compte : le développement de la crémation qui va obliger l’entreprise à se diversifier sur des petits modèles cinéraires. Mais Jean-Claude Thébault n'est pas inquiet pariant que « la mort des cimetières, n’est pas pour demain ! »

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