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Adeos croit dur comme fer à l'électrique
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Adeos croit dur comme fer à l'électrique

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Créé à Redon il y a tout juste vingt ans, le fabricant d’équipements métalliques Adeos ouvre la porte vers un avenir plein de promesses. Son fondateur Jacques François laisse peu à peu la barre à une nouvelle génération, qui a déjà engagé de nouveaux développements. Au programme : l’international et le marché des véhicules électriques.

Paul François, Jacques François, Florence François et Laurent Anezot-Lallemand — Photo : Virginie Monvoisin

Fabricant de portes métalliques et ventilation destinées au monde électrique de la moyenne tension, Adeos fête cette année ses vingt ans. Fondée par Jacques et Florence François en 2001, l’entreprise, qui emploie 75 collaborateurs à Redon, engage une transition en douceur. Le couple a trouvé la relève, avec Laurent Anezot-Lallemand. Arrivé chez Adeos en 2013 comme responsable industriel, ce dernier est aujourd’hui l’homme fort d’Adeos. Entré au capital en 2017, il en est le directeur général associé depuis 2019, détenant actuellement 49 % des parts. "Nous avons signé avec Laurent Anezot-Lallemand un protocole d’accord pour lui céder l’entreprise en trois étapes", raconte Jacques François. Le processus doit s’achever en 2024, quand les fondateurs auront cédé au nouveau dirigeant l’ensemble des parts.

La transmission en ordre de marche

En attendant, Jacques François reste majoritaire au capital, et présent pour effectuer la transition, accompagnant son "bébé" vers la maturité. "Mon objectif est de créer une continuité, pas une rupture", poursuit-il. Pour Laurent Anezot-Lallemand, la stratégie est claire. "Nous souhaitons d’abord renforcer le positionnement d’Adeos sur son métier historique", indique-t-il. L’entreprise bretillienne compte poursuivre le développement de ses solutions, qui vont de l’équipement pour des postes de transformation électrique ou des locaux de transformateur (portes, grilles de ventilation, bacs de rétention, etc.), aux armoires électriques sécurisées en passant par des coffrets de protection ou de ventilation. Elle réalise également des portes de bâtiment et de NRO (Nœud de raccordement Optique) pour la fibre optique. Reconnue sur le territoire national, Adeos fournit ainsi de grandes entreprises telles que Enedis, Vinci, Bouygues, Eiffage ou encore un autre bretillien, Legendre. Et depuis peu, Adeos s’est ouvert sur un nouveau marché, fournissant des bornes de recharge électriques.

Les bornes électriques en relais de croissance

C’est le deuxième axe de développement qui figure dans la stratégie du nouveau dirigeant. "La mobilité est un véritable relais de croissance pour nous. Toute entreprise qui travaille dans l’électricité va concourir à la mutation de l’énergie fossile vers l’énergie décarbonée. Nous avons une carte à jouer en nous positionnant sur le marché des voitures électriques et des vélos à assistance électrique." Adeos a donc d’ores et déjà sorti deux types de bornes de son bureau d'études : l’une pour les voitures électriques et l’autre pour la mobilité douce (VAE). Cette dernière a été développée en association avec Enedis-D et en collaboration avec le campus ESPRIT de Redon (École Supérieure spécialisée en Logistique, Achats et Technologies Industrielles).

"Nous en sommes encore au début de l’aventure, mais nous avons déjà démarré le déploiement commercial de ces deux produits", précise Laurent Anezot-Lallemand. Quand on observe la vitesse de déploiement dans les villes et les entreprises de ces bornes, il est facile d’imaginer le potentiel de développement d’Adeos, alors même que la société enregistre un chiffre d’affaires 2021 en hausse de 35 %, à 9,4 millions d’euros.

Diversification dans la peinture

Livad, société soeur d’Adeos, est dédiée à son activité peinture, réalisée en interne depuis 2017 — Photo : Virginie Monvoisin

Son succès, l’entreprise le doit également à sa capacité à se transformer et à aller de l’avant. Elle avait ainsi déjà enregistré +150 % de chiffre d’affaires entre 2013 et 2019. Parce qu’elle avait notamment fait des choix stratégiques importants, dont celui d’internaliser la peinture de ses armoires. Une société sœur, Livad, avait alors vu le jour à Redon, spécialisée dans le grenaillage, la métallisation et le thermolaquage de tous supports métalliques qui sortent d'usine (portes, poteaux, châssis, machines...) ou qui ont besoin d'être restaurées (mobilier urbain...). Elle intervient donc en tant que prestataire pour Adeos, mais aussi pour d'autres clients extérieurs, comme le groupe Bic, TEN (Tôlerie Emaillerie Nantaise) ou encore le groupe ligérien Gestal (service de maintenance industrielle et d'installation en électricité, tuyauterie et serrurerie, pour le naval et l'aéronautique). Quatre ans plus tard, Livad réalise ainsi 1,3 million d’euros de chiffre d’affaires (soit +64 % de croissance en un an). La jeune entreprise, qui emploie 14 collaborateurs, met aujourd'hui en œuvre des techniques de pointe pour tous les types d'acier, grâce à un parc de machines qui lui permet de travailler aussi bien des petites que des grandes séries.

Un développement international

L’autre choix qui a fait accélérer Adeos, c’est celui de l’international. Le bretillien s’est en effet implanté en Afrique en 2017, où il réalise 1 million d’euros de chiffre d’affaires (lire par ailleurs), via Adeos International, autre société sœur dirigée par Paul François, le fils de Jacques François. Le modèle Adeos est en train d’y faire des petits, puisque trois filiales existent désormais à Alger, Dakar (Sénégal) et Kinshasa (République démocratique du Congo). Trois usines qui mettent le savoir-faire de l’entreprise bretillienne au service du développement en Afrique, créant aussi de l'emploi en local.

Une croissance forte en ligne de mire

Plus près, en Europe, Adeos a également des visées internationales, en direct cette fois. "Nous allons renforcer nos positions en Europe avec la création d’implantations dans les pays limitrophes de la France", annonce Laurent Anezot-Lallemand. Adeos est déjà présent en Belgique depuis 2015 grâce à l’un de ses clients, mais va désormais adresser directement les marchés allemand et néerlandais. "D’ici à trois ou cinq ans, Adeos sera un groupe industriel qui pèsera 15 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploiera une centaine de collaborateurs, estime le directeur général. Dans dix ans, nous devrions atteindre la barre des 40 millions avec entre 250 et 300 salariés." Une ambition certaine, qui pourra aussi "passer par des rachats", envisage Laurent Anezot-Lallemand.

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