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146 millions d'euros pour moderniser le terminal du Naye sur le port de Saint-Malo 
Saint-Malo # Maritime # Infrastructures

146 millions d'euros pour moderniser le terminal du Naye sur le port de Saint-Malo 

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Le terminal du Naye, sur le port de Saint-Malo, va faire peau neuve à l’horizon 2026. Son propriétaire, la Région Bretagne, va y investir près de 150 millions d’euros. Dédié au trafic de ferries avec l’Angleterre et les îles anglo-normandes, le nouveau terminal sera plus en phase avec les réglementations en vigueur et permettra un meilleur accueil des passagers.

Le site du terminal du Naye, sur le port de Saint-Malo, va être entièrement réaménagé, et disposera d'une nouvelle gare maritime en 2026 — Photo : AREP

"Notre ambition n’est pas de faire exploser le trafic du port, mais de répondre aux enjeux de demain au niveau, notamment, de l’énergie et des flux maritimes", indique Loïg Chesnais-Girard, le président de la Région Bretagne, lors de la présentation aux acteurs portuaires du plus gros investissement de sa mandature en cours. La Région, propriétaire du port de Saint-Malo (4 600 emplois directs, indirects et induits), va en effet investir 146 millions d’euros TTC pour moderniser le terminal du Naye.

Trafic de ferries

Situé à l’entrée du port, cet espace dédié au trafic des ferries avec l’Angleterre et les îles anglo-normandes (pour le fret et le transport de passagers) est en effet vieillissant. Sa rénovation s’inscrit dans un projet de réaménagement du port, qui se veut mieux accepté par les habitants et mieux intégré au paysage urbain. Le nouveau bâtiment, dessiné par le cabinet d’architecture Arep, sera ainsi construit en bordure de voirie, les parkings étant prévus par-derrière. "Nous construisons la porte d’entrée de la Bretagne. Elle doit donc apporter confort aux passagers, respecter les règles en vigueur, créer une expérience voyageur qui donne envie de revenir", estime Loïg Chesnais-Girard. La nouvelle gare maritime est pensée à la manière d’une aérogare, avec un niveau dédié aux arrivées et un niveau dédié aux départs. Dans une situation post-Brexit, cela permet de réorganiser les flux. "La gare sera également vertueuse en termes d’environnement, ajoute l’architecte d’Arep. Nous privilégions les matériaux biosourcés, le bois, et travaillons suivant les normes de basse consommation énergétique."

Accueillir 100 000 voyageurs de plus par an

La gare maritime est l’un des éléments de ce projet d’envergure, pour environ 50 millions d’euros HT. Il doit quand même permettre d’accueillir plus de passagers, la croissance du trafic étant estimée à 100 000 voyageurs (contre 700 000 aujourd’hui). L’autre partie de l’investissement (environ 50 M€ HT), concerne les travaux maritimes conséquents. Ils visent à accueillir notamment des navires de plus grande capacité, ce qui nécessite de rendre accessible et en toute sécurité le chenal d’accès vers l’écluse (qui date de 1978). Conduits par la société morbihannaise Artelia, ces travaux ont pour objectif d’augmenter la fréquence des escales. Un nouveau front d’accostage-amarrage est prévu, avec des outillages dédiés à l’embarquement des véhicules et des piétons. Les accès nautiques seront approfondis pour l’accès des grands navires.

Évolution prévue vers l’hydrogène vert

"Nous allons également installer l’électricité bord à quai, de manière que les bateaux puissent couper leur moteur pendant les escales. Ce qui doit réduire les nuisances sonores et l’émission de polluants", annonce Loïg Chesnais-Girard. Pour le président de Région, la question environnementale est cruciale dans ce dossier. D’ailleurs, le projet de travaux du Naye sera amené à "évoluer vers l’hydrogène. Nous ajusterons la suite des tranches de travaux", souligne le président. D’autant que la Ville de Saint-Malo elle-même a engagé une réflexion autour de l’hydrogène pour ses véhicules de transport urbain. "Nous avons des intérêts communs", affirme le maire de la ville Gilles Lurton.

Au service des entreprises pour leurs besoins en fret

"Nous voulons un port qui accueille de nouveaux trafics, mais aussi qui rende service à notre territoire", ajoute Stéphane Perrin, vice-président aux finances à la Région Bretagne, en charge du port de Saint-Malo. "L’objectif est de servir les entreprises bretonnes qui font partir des marchandises de Saint-Malo (388 000 tonnes de fret par ferries transitent par Saint-Malo par an, sur les 1,3 million de tonnes pour le port au total, NDLR). Nous ne voulons pas augmenter les volumes de fret pour augmenter les volumes de fret. Mais nous donnons la possibilité aux entreprises d’avoir un outil performant qui respecte les réglementations en vigueur pour envoyer ou faire venir des marchandises", conclut Loïg Chesnais-Girard. Les travaux devraient démarrer à partir de 2024, la nouvelle gare maritime devant être opérationnelle en 2026.

Saint-Malo # Maritime # Infrastructures # Collectivités territoriales # Investissement