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Unsold propose de liquider en circuit court les invendus vestimentaires
Lille # Informatique # Innovation

Unsold propose de liquider en circuit court les invendus vestimentaires

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Basée à Euratechnologies, la start-up Unsold a mis au point une application permettant aux magasins de vêtements et accessoires de se débarrasser facilement de leurs invendus. Avec cette offre en Click & Collect, à prix cassés, les enseignes adressent une clientèle de proximité, amenée ainsi à reprendre le chemin des magasins.

— Photo : Unsold

Les créateurs

À la tête de la start-up lilloise User Agency (10 salariés, CA : NC), qui accompagne les grands comptes dans leur digitalisation, Thibault Delacroix et Romain Manniez étaient bien placés pour imaginer une application susceptible d’intéresser l’ensemble des acteurs du retail. C’est en pensant à eux qu’ils ont créé Unsold, une deuxième start-up, proposant aux magasins de vêtements et d’accessoires de faire partir leurs invendus à petits prix, à des clients situés à proximité du magasin. Les acheteurs font leur choix sur l’application puis viennent en boutique régler et récupérer leurs achats, sur le principe du Click & Collect. « Les invendus, cela peut représenter jusqu’à 70 pièces par jour, que la loi interdit désormais de détruire. Qu’ils soient donnés ou stockés pour être vendus ultérieurement en solde, ils représentent un coût, notamment logistique, pour les enseignes. Nous leur proposons un outil qui leur permet de s’en débarrasser, au taquet de marge et en circuit court, ce qui est bénéfique à la fois en termes de réduction des déchets et de la pollution, et d’augmentation du trafic en magasin », résume Romain Manniez.

Le concept

Unsold promet une utilisation simple et rapide pour les grandes chaînes de l’habillement. Le salarié n’a qu’à biper les invendus pour que les photos, descriptifs et références du produit s’affichent, des informations que l’application aspire directement depuis les logiciels internes aux enseignes. Reste à déterminer le nouveau prix de vente, entre -70 % et -80 % du prix initial. De leur côté, les clients qui utilisent l’application peuvent voir les magasins situés à proximité de l’endroit où ils se trouvent. Ils réservent leurs articles en ligne, avant de passer en magasin finaliser l’opération - et pourquoi pas, glisser quelques achats complémentaires dans leur panier au passage. Une commission sur chaque commande revient à Unsold. « 30 % des gens qui passent dans un relais colis repartent avec un achat supplémentaire. Nous proposons à nos clients de devenir leurs propres points de retrait, pour profiter de ce phénomène », pointe Thibault Delacroix. « Les invendus vestimentaires sont généralement stockés, parfois très loin, avant de revenir en magasin pendant les soldes. Ou ils vont alimenter des circuits de déstockage, notamment en ligne, qui permettent finalement à d’autres de capter la clientèle d’une enseigne. Avec Unsold, les marques conservent leurs clients. Utilisée comme un outil d’animation commerciale, l’application ramène du monde en magasin, à une époque où la concurrence du web fait des dégâts, » renchérit Romain Manniez.

Les perspectives

Prête à se lancer juste avant le confinement, Unsold a dû ronger son frein, le temps que les enseignes se remettent en ordre de marche et soient prêtes à reprendre des négociations. Depuis, les deux créateurs multiplient les contacts, et sont confiants dans la capacité de leur application à séduire des enseignes avides d’innovation et de reconquête de leur clientèle. Pouvant être déployée rapidement, dès la fin 2020, l’application pourrait être mise en test dans la région, avant d’être étendue à l’ensemble du territoire et même, à l’étranger, si les marques concernées y sont présentes. Forts d’un modèle qui serait très vite rentable, Thibault Delacroix et Romain Manniez visent un chiffre d’affaires de 5 à 10 millions dans les cinq ans.

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