Les créateurs
En 2017, Emmanuel Bilbault et Benjamin Grelié s’associent pour créer la start-up amiénoise Posos. Le premier a travaillé 10 ans dans l’industrie pharmaceutique. Le second est un entrepreneur chevronné : il a déjà créé deux entreprises dans le milieu technologique. « Le dernier poste que j’ai occupé au laboratoire Teva m’a donné l’idée de créer Posos », raconte Emmanuel Bilbault.
Il était alors responsable de l’information médicale. Il coordonnait l’équipe chargée de répondre à toutes les questions des médecins et pharmaciens sur les médicaments du laboratoire. « L’enjeu était de répondre vite sur la posologie d’un médicament. Dans l’industrie pharmaceutique, il faut trois jours pour traiter un e-mail. Par téléphone, c’est plus rapide, mais on peut passer tout de même 15 minutes avant de trouver la réponse à la question du médecin, qui a son patient en face de lui. Ce temps de réponse n’était pas satisfaisant. »
Le concept
Comment répondre dans la minute à des questions simples et récurrentes sur les médicaments et ainsi éviter nombre d’hospitalisations et de décès liés à des erreurs médicamenteuses ? En utilisant l’intelligence artificielle.
Les ingénieurs de Posos ont créé un algorithme capable d’identifier une réponse quasiment instantanément. « Nous avons répertorié les sources d’information dans les textes bruts, détaille Emmanuel Bilbault. La documentation existe, mais elle est complexe et volumineuse, parfois les notices de médicaments font 400 pages ! »
Posos est la contraction de posologie et de SOS. L’outil se présente sous la forme d’une barre de recherche. Le professionnel de santé y pose sa question et obtient une réponse rapide. « Nous pouvons répondre à 75-80 % des questions. Techniquement, nous sommes capables de générer 12 milliards de réponses différentes. »
Les perspectives
Posos n’est pas encore rentable, mais prévoit de l’être d’ici à deux ans, avec un chiffre d’affaires de 500 000 € d’ici à la fin de l’année et des embauches, pour passer de 12 salariés à une vingtaine. Sous 5 ans, l’objectif est d’atteindre 30 M€ de chiffre d’affaires. Les clients de Posos sont des laboratoires pharmaceutiques qui achètent la licence d’utilisation. À terme, l’idée serait de proposer l’outil à des logiciels médicaux et des assureurs médicaux. L’équipe planche également sur une version anglaise.
Enfin, Posos a conclu un partenariat avec Microsoft en janvier dernier. Le géant américain va mettre à sa disposition des équipes et les locaux. « C’est surtout un moyen pour nous de nous développer et de trouver de nouveaux clients », conclut Emmanuel Bilbault, sans en dévoiler plus pour le moment.
