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L’enseigne de prêt-à-porter Pimkie mise en vente par la famille Mulliez
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L’enseigne de prêt-à-porter Pimkie mise en vente par la famille Mulliez

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L’Association Famille Mulliez, principal actionnaire de l’enseigne de prêt-à-porter Pimkie, a annoncé la mise en vente de l’intégralité de l’entreprise de 1 500 salariés. Une surprise pour les équipes, qui s’attendaient à un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

Pimkie compte 230 boutiques en France — Photo : Pimkie

"C’est la douche froide. Et la colère aussi", lâche Marie-Annick Merceur, déléguée CFDT au sein des salariés de Pimkie. Le 19 mai, c’est lors d’un webinar que la direction de l’enseigne de prêt-à-porter dépendant du groupe Fashion Cube, propriété de l’Association Famille Mulliez, a annoncé aux salariés une décision inattendue, la mise en vente de l’entreprise.

Un nouveau PSE était attendu

C’est l’incertitude qui prévalait dans les rangs de l’entreprise depuis janvier, et l’arrivée de Philippe Favre à la direction générale de Pimkie, en difficultés récurrentes depuis une dizaine d’années. Il était entendu que le nouveau DG, précédé d’une solide réputation de cost killer, après avoir fait ses armes chez Go Sport et dans d’autres enseignes de l’AFM, Happychic et Grain de Malice, était là pour redresser la barre, sans doute dans la douleur. Depuis sa nomination, les équipes se préparaient donc à une restructuration, comprenant des fermetures de magasins et un plan de départ, comme cela s’est déjà produit en 2018. Un PSE avait alors entraîné la suppression de 208 postes et la fermeture de 37 magasins, ramenant le périmètre de l’enseigne à 1 500 salariés et 230 magasins en France. Les boutiques à l’étranger sont, elles, passées en master-franchise à la fin de l’année dernière.

"On ne s’attendait pas du tout à une telle annonce, tout s’est fait sans aucune consultation du CSE", s’étrangle Marie-Annick Merceur. "On était persuadés qu’un plan social était en préparation, et voilà ce qui nous tombe dessus. La direction a changé depuis le dernier PSE, en 2018, mais ils ont suivi les mêmes étapes, avec des groupes de travail en interne, l’élaboration d’un business plan… On attendait les arbitrages depuis le mois d’avril. Maintenant, on est encore plus dans le flou qu’avant", regrette la représentante syndicale.

Un délai de six mois

Si la direction a fait part de son souhait de ne pas vendre à un fonds, mais bien à un repreneur ayant une vision pour l’entreprise, Marie-Annick Merceur est dubitative. "Les rapports d’expertise qui ont été rendus dressent un tableau très noir de la situation de l’entreprise, qui a 100 millions de dettes. Ils ne prévoient pas de retournement avant 2028, avec de lourds investissements structurels à prévoir, sur le réseau informatique par exemple… Dans ces conditions, on se demande un peu qui voudra nous racheter."

Après le coup de massue, les représentants des salariés sont en tout cas prêts à monter au créneau pour tenter de limiter la casse sociale. "Les actionnaires nous ont dit qu’ils allaient nous accompagner jusqu’à la fin de l’année, on se dit qu’ils ont sans doute déjà un acquéreur en ligne de mire. Du côté des syndicats, nous allons tout faire pour être associés au processus désormais, et avoir un droit de regard sur le choix du repreneur", lance Marie-Annick Merceur.

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