L'enseigne de prêt-à-porter Camaïeu placée en liquidation judiciaire 
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L'enseigne de prêt-à-porter Camaïeu placée en liquidation judiciaire 

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Le tribunal de commerce de Lille a tranché, le 28 septembre, dans le dossier Camaïeu. L’enseigne de prêt-à-porter nordiste reprise en août 2020 par la Financière Immobilière Bordelaise est placée en liquidation judiciaire. Les 2 600 salariés du groupe vont être licenciés.

Les 500 magasins du réseau Camaïeu vont fermer leurs portes — Photo : CC BY-SA 2.0

Clap de fin pour Camaïeu. L’enseigne de prêt-à-porter nordiste, basée à Roubaix (Nord), a vu son placement en liquidation prononcé par le tribunal de commerce de Lille, le mercredi 28 septembre. Cette décision va provoquer la fermeture des plus de 500 magasins de l’enseigne. Les 2 600 salariés de l’entreprise fondée en 1984 doivent se préparer à leur licenciement.

Pour eux, c’est un c’est un bis repetita après les graves difficultés traversées par Camaïeu au sortir des premiers confinements, qui avait conduit l’entreprise au dépôt de bilan en 2020. Elle avait été reprise dans la foulée par la Financière Immobilière Bordelaise (Go Sport, Gap, La Grande Récré…) au travers de sa filiale spécialisée dans le retail, Hermione People & Brands.

Logistique paralysée

Sous l’égide de ce nouvel actionnaire, la situation ne s’est pas franchement améliorée pour Camaïeu. Toujours marquée par la perte de résultats et les fermetures de magasins liés aux différents confinements, l’enseigne a été confrontée, en 2021, à une cyberattaque qui a immobilisé pendant plusieurs mois sa logistique, occasionnant de lourdes pertes. En parallèle, la nouvelle direction a engagé un bras de fer avec les centres commerciaux hébergeant ses magasins, en refusant de verser les loyers correspondant aux périodes de confinement. Un pari perdu, la cour de cassation lui ayant finalement donné tort fin juin 2022.

Le compte n’y est pas

Résultat, il manquait 90 millions d’euros à Camaïeu pour honorer ses dettes et poursuivre son activité jusqu’à la fin 2022, selon les chiffres communiqués à La Voix du Nord. Une somme que l’actionnaire a cherché désespérément à rassembler pour assurer la pérennité de l’enseigne. Mais il n’a pu se prévaloir que de 14 millions d’euros auprès du tribunal, un montant jugé insuffisant.

Ces derniers jours, Michel Ohayon, le propriétaire de la Financière Immobilière Bordelaise, a notamment essayé de négocier une avance remboursable de 48 millions d’euros auprès de l’État, qui a jugé sa demande irrecevable. Il a également reçu le soutien des présidents de la Métropole Européenne de Lille et de la Région Hauts-de-France. Ces derniers ont fait savoir, ce mercredi matin, qu’ils étaient prêts à sortir leur carnet de chèques pour appuyer le dossier, si Bercy débloquait des fonds.

À l’issue de trois heures de débats, le tribunal a estimé que les conditions pour la réussite du plan de continuation présenté par l’actionnaire ne sont pas réunies. Il prévoyait la fermeture de 208 magasins et la suppression de 500 emplois, sur les 2 600 que compte l’entreprise.

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