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Resolest investit 12,5 millions d’euros pour augmenter sa capacité de traitement
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Resolest investit 12,5 millions d’euros pour augmenter sa capacité de traitement

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Propriété des groupes Solvay et Veolia, Resolest, l’usine de traitement des résidus des fumées industrielles installée à Rosières-aux-Salines, sera capable, dès la fin de l’année 2025, de traiter 25 000 tonnes supplémentaires.

Le procédé exploité par Resolest permet de recycler entre "80 et 90 %" des résidus de fumées qui rentrent sur le site, indique Jean-Michel Frada — Photo : Jean-François Michel

Le directeur de Resolest, Jean-Michel Frada, ne cache pas sa satisfaction de voir les engins de chantier entrer en action. "Le projet était prêt depuis 2019", dévoile l’industriel, dont les plans ont été bousculés par l’épidémie de Covid-19 puis l’inflation. Fin 2025, l’usine de traitement des résidus des fumées industrielles installée à Rosières-aux-Salines sur la ZAC des Sables, Resolest, va de doter de 25 000 tonnes de capacité supplémentaires, pour un investissement total de 12,5 millions d’euros.

"Nous traitons 45 000 tonnes de résidus par an", précise Jean-Michel Frada. "Et il y a actuellement des demandes que je ne peux pas satisfaire, faute d’avoir l’outil suffisant", regrette le dirigeant, qui va recruter entre "4 et 5 personnes" pour piloter les nouvelles lignes de la PME, propriété à parts égales des groupes Solvay et Veolia.

Concrètement, le site Resolest, qui emploie 22 salariés pour un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros, récupère les résidus issus du traitement des fumées industrielles, comme ceux des incinérateurs servant à réduire en cendre les déchets ménagers. Livrés par camion, ces résidus sont d’abord mis en solution, soumis à un traitement physico-chimique puis filtrés. En sort un résidu ultime, mélangé à de l’eau pour en faire de la saumure, qui est injecté dans un pipeline de 4 kilomètres de long afin d’être utilisé par l’usine Solvay, qui produit du bicarbonate de soude à Dombasle.

1,9 million de tonnes de saumure produite depuis la mise en service

Depuis la mise en service du procédé exploité par Resolest, en 2003, l’usine a recyclé plus de 1,9 million de tonnes de saumure, préservant ainsi la ressource saline du sous-sol lorrain. Avec cet investissement, Resolest pourra traiter jusqu’à 65 000 tonnes par an, volume correspondant à son autorisation préfectorale, et produire jusqu’à 230 000 tonnes de saumure chaque année. "Entre 80 et 90 % de ce qui rentre sur le site est recyclé", se félicite le directeur de Resolest en décrivant la boucle d’économie circulaire : le bicarbonate de soude est en effet utilisé par les industriels pour traiter leurs fumées.

Confiée à l’entreprise Eiffage Construction Lorraine, la partie génie civil du chantier devrait être livrée à l’automne 2024. C’est ensuite le groupe John Cockerill qui sera chargé de monter les nouvelles installations : "Les équipements sont très automatisés, nécessitant donc du temps pour et finaliser le chantier lié à la tuyauterie et à la partie électrique, puis enfin pour mener les premiers essais", détaille Jean-Michel Frada.

Entre le cadre réglementaire qui impose de traiter les fumées des incinérateurs de déchets et les anciennes usines qui se mettent aux normes, le directeur de Resolest estime que ce nouvel investissement lui donne la capacité de répondre à la demande pendant 10 ans. "C’est la volonté du législateur, réduire tout ce qui est enfoui dans les sites de stockage", précise le directeur de Resolest. Très impliqué sur la question de la préservation des ressources, Jean-Michel Frada va mener une expérimentation visant à récupérer la chaleur fatale sur la petite chaudière au gaz qui sert à amener l’eau à 20°C en hiver : "C’est un petit projet de décarbonation, mais j’espère pouvoir le mener dans le timing du démarrage de nos nouvelles installations".

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