Picardie Investissement Gestion et le groupe IRD ont conclu un accord de coopération, avec l’objectif d’accélérer l’innovation et la transformation des entreprises des Hauts-de-France. Ces deux acteurs régionaux du capital investissement, l’un basé à Amiens et l’autre à Lille, ont des tailles et typologies d’interventions similaires.
Picardie Investissement Gestion emploie 8 collaborateurs et affiche 97 millions d’euros de fonds gérés. En 2019, cet acteur a investi 11 millions d’euros, à travers 13 opérations. De son côté, le groupe IRD affiche 98 millions d’euros de fonds gérés, et 15 collaborateurs. En 2019, le groupe a investi 20 millions d’euros, à travers 47 opérations.
Accélérer la transformation des entreprises
Ce travail coopératif est une grande première. Jusque-là, chacun opérait sur son territoire, mais la crise sanitaire est venue changer la donne. "C’est une réponse parmi tant d’autres à la situation actuelle. L’objectif de cette coopération est de soutenir la transformation des PME et ETI régionales, mais aussi de leur apporter le conseil et l’accompagnement nécessaire. Mettre de l’argent n’est pas suffisant", explique Jean-Pierre Letartre, président du groupe IRD. Patrick Colin, président de Picardie Investissement Gestion, évoque de son côté l’ambition de "développer l’innovation made in Hauts-de-France" et de "continuer à fixer les sièges durablement les sièges de décision en région".
Ensemble, ces deux acteurs représentent 350 millions d’euros de fonds sous gestion ou animation, avec 250 entreprises des Hauts-de-France en portefeuille. Ils rassemblent également 20 % des montants investis au capital dans les entreprises des Hauts-de-France. La coopération va renforcer à la fois leurs moyens financiers et compétences, dans le cadre d’interventions communes.
Les modalités du rapprochement
"Nous n’avons rien signé", précise Thierry Dujardin, directeur général du groupe IRD. À ce stade, il n’y a pas d’opération juridique de rapprochement entre ces deux acteurs. "Les opérations de co-investissement ne seront pas systématiques, mais interviendront le plus souvent possible", renchérit Patrick Colin. Cet accord de coopération se matérialise dans la création d’un comité stratégique commun, regroupant les principaux actionnaires de chaque capital investisseur. Il se traduira également par la mutualisation de leur offre de conseils et de services aux entreprises régionales, ainsi que par la mise en commun de leurs réseaux d’entreprises et de partenaires.
Enfin, les deux groupes envisagent la création de nouveaux fonds, avec deux projets en cours pour le premier trimestre 2021. L’un concerne un fonds d’amorçage, en lien avec le conseil régional et d’autres partenaires, qui vise les domaines suivants : santé et médecine du futur, bioéconomie, alimentation de demain, usine 4.0, robotique et objets connectés. L’autre fonds serait quant à lui dédié à la transformation des entreprises régionales (organisation, digitalisation, RSE, internationalisation, etc.), avec l’évocation d’un premier closing à 100 millions d’euros.
