Ébranlée par la pandémie de Covid et le fort ralentissement de ses marchés à l’international, la PME Holesco (15 M€ de chiffre d'affaires, 200 salariés) entend renouer avec ses ambitions d’avant-crise. Le dentellier basé à Caudry (Nord), spécialisé dans la dentelle Leavers, très prisée du secteur du luxe, vient de faire rentrer un nouvel actionnaire à son capital. Le fonds régional Regain 340, lancé en 2020 par la Caisse d’Épargne Hauts-de-France, le Crédit Agricole Brie Picardie et le Crédit Agricole Nord de France et géré par Turenne Groupe, entre de façon minoritaire au capital de la PME, où il rejoint le groupe Chanel, présent depuis 2017. Romain Lescroart, le dirigeant d'Holesco, entreprise familiale fondée en 1887, reste l’actionnaire majoritaire du groupe. Le montant de l’opération n’est pas communiqué.
Renouer avec les ambitions d’avant crise
"Cette nouvelle levée de fonds va nous permettre de mener à bien une feuille de route que nous avions établie avant le Covid. La pandémie nous a fortement affectés. Nous avons vu nos marchés à l’international fermer les uns après les autres. Avec la disparition des soirées de gala, des grands évènements, le marché de l’habillement de luxe a lui aussi été très éprouvé. Ça n’a pas été une période évidente, même si nous avons réussi à ne jamais fermer. Aujourd’hui, nous avons vraiment envie de regarder devant", expose Romain Lescroart.
Tombé à un "point bas" au plus fort de la crise, le chiffre d’affaires de la PME progresse à nouveau, pour tourner autour de 15 millions d’euros. L’objectif désormais, c’est le retour aux niveaux de 2019. Pour ce faire, Holesco a lancé un plan d’investissement visant à gagner de nouveaux marchés. Très focalisée sur le luxe, principal débouché de sa dentelle artisanale Leavers, Holesco s’apprête à réinvestir sur la dentelle tricotée. Un produit présentant moins de valeur ajoutée, mais pour lequel la demande est en très forte hausse.
Le "Fabriqué en France", synonyme de nouveaux marchés
"L’artisanat va bien sûr rester au cœur de nos valeurs. Nous continuons à nous développer sur ce savoir-faire exceptionnel, qui est toujours central pour nos marchés, notamment à l’international. Mais nous voulons recommencer à investir sur un segment que nous avions délaissé ces dernières années, celui de la dentelle tricotée, plus industrielle. Il y a indéniablement un marché qui s’ouvre pour des produits de qualité, fabriqués en France tout en restant accessibles. Cette tendance, sensible avant le Covid, s’accélère encore depuis 2020. Nous voulons répondre présents, et participer à cette dynamique de réindustrialisation, en élargissant nos gammes."
Soutenu par le plan de relance, qui lui a accordé une subvention de 770 000 euros durant l’été, le dentellier investit dans son outil de production. Il modernise son site de production de 15 000 m² à Caudry. Ce dernier accueille à la fois des métiers Leavers et de nouvelles machines, de dernière génération, pour la dentelle tricotée.
