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Gelpass donne un coup de frais à ses activités
Nord # Agroalimentaire # Fusion-acquisition

Gelpass donne un coup de frais à ses activités

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Pour poursuivre sa croissance sur un marché du surgelé en berne, le groupe nordiste Gelpass entame une vague d’acquisitions. Celle-ci va lui permettre de se diversifier dans le frais et le séché. En proposant une gamme de produits plus large à ses clients actuels, il compte passer rapidement le cap des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Gelpass mène une vague d'acquisitions en France pour poursuivre sa croissance — Photo : Gelpass

Quand il fonde Gelpass en 1996, François Dequesne n’a que 25 ans. Un pari de jeunesse qui a porté ses fruits, puisqu’il est à présent à la tête d’une PME au chiffre d’affaires de 80 M€, pour 130 salariés. Et cet acteur du surgelé végétal, basé à Armentières (Nord), veut franchir rapidement la barre des 100 M€, puis doubler son CA d’ici 5 ans. Pour y parvenir, François Dequesne et son associé Vincent Sepieter misent sur la croissance externe, qui va permettre d’élargir la gamme de produits.

Une diversification nécessaire

Gelpass compte près de 200 clients, essentiellement en France. Près de 40 % de ses produits sont vendus à des industriels de l’agroalimentaire (pour la fabrication de salades, soupes, plats cuisinés, etc.), 30 % partent en food service (cuisines centrales, restaurateurs…), et le reste auprès de distributeurs. Une répartition qui n’a pas vocation à évoluer, selon le dirigeant. « Ce que nous voulons, c’est offrir une gamme de produits plus large à nos clients actuels », explique-t-il. Un parti pris lié à l’état du marché du surgelé, qui « se durcit, avec des concentrations nombreuses ». S’il est parvenu à maintenir en 2018 une croissance de 7 %, sur un marché en baisse de 2 %, « c’est beaucoup d’énergie », concède-t-il. Alors, en attendant un nouvel engouement pour le surgelé, François Dequesne diversifie ses activités en direction du frais et du séché.

Deux acquisitions récentes, réalisées cet été via ses deux holding, ont permis à Gelpass de mettre le pied à l’étrier. Une de ces opérations concerne la société bretonne Delivert : avec elle, le nordiste se dote de nouvelles compétences en cru, ainsi qu’en cuit, prêt à l’emploi. Avec une usine de 5 000 m², Délivert transforme chaque année 3 500 tonnes de légumes, légumineuses, céréales et condiments. Cette PME, qui emploie 50 salariés, réalisait en 2018 un CA de 5,86 M€, avec une perte de 99 000 €. « L’usine réalisait surtout des produits basiques : nous voulons aller sur des choses plus élaborées, qui dégagent une meilleure rentabilité », détaille le dirigeant. Les deux holding ont aussi repris la société La Compagnie des produits sauvages (CPS), qui apporte ses compétences dans le sourcing de champignons et dans le séché. Une opportunité pour le groupe qui est en pleine digitalisation. « Digitaliser la vente de produits surgelés, c’est compliqué. Ça l’est pour le frais aussi, en raison de la durée de vie des produits. Nous allons donc créer des gammes de champignons séchés, qui seront vendus directement aux restaurateurs, via un site marchand », annonce-t-il.

Une levée de fonds pour accélérer

Pour mener cette vague d’acquisitions, François Dequesne a le soutien de Bpifrance, entré à hauteur de 22 % du capital de Gelpass Group, en 2018. « Leur présence rassure les banquiers quand nous achetons des entreprises non rentables. Bpifrance nous apporte également un regard extérieur et des conseils : on ne peut pas être bon dans tous les domaines », commente-t-il. D’autres acquisitions vont donc suivre rapidement : « Des discussions sont en cours pour l’année prochaine. Reprendre, c’est facile, mais il faut aussi savoir développer ! », conclut-il.

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