Présidentielle : Qu'attendent les dirigeants d'entreprise ?
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Présidentielle : Qu'attendent les dirigeants d'entreprise ?

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Une fiscalité plus souple, davantage de flexibilité du travail et moins de complexité administrative... Le Journal des entreprises a sondé les attentes des dirigeants d'entreprise. Résultats.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Qu'attendent les dirigeants d'entreprise et les cadres de l'élection présidentielle à venir ? C'est pour tenter de répondre à cette question que Le Journal des entreprises a choisi de mener une consultation en ligne auprès de chefs d'entreprise et de cadres dirigeants (voir méthodologie ci-dessous). Les résultats parlent d'eux-mêmes : les Français interrogés sont 71 % à ne pas faire confiance aux hommes politiques pour répondre aux préoccupations des entrepreneurs. A quelques semaines seulement du premier tour de l'élection présidentielle, le constat est amer : les dirigeants interrogés se sentent incompris, voire oubliés par les hommes et femmes politiques.

Le CICE plébiscité, le compte pénibilité décrié

Car chat échaudé craint l'eau froide... Ils sont en effet 38 % à juger « négatif » le bilan économique de François Hollande, et 28,2 % à l'estimer « désastreux » ! Pour autant, certaines mesures prises par le gouvernement socialiste au pouvoir depuis 2012 semblent loin de déplaire aux chefs d'entreprise interrogés. Le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) par exemple est plébiscité par 69 % des dirigeants. Le compte PME innovation (ex-compte PEA-PME) également : 61 % des sondés souhaitent que cette mesure soit prolongée par le (ou la) futur(e) président(e). Le dispositif de suramortissement des investissements, reconduit par la loi de finances en 2017, est lui aussi approuvé par près de 60 %. Ils sont par contre plus de deux tiers (70 %) à rejeter le compte pénibilité, pourtant largement assoupli suite aux pressions des organisations patronales, et à souhaiter sa disparition lors de la prochaine mandature.

Faciliter les recrutements et les licenciements

Pour un peu plus de 35 % des sondés, la priorité économique du nouveau président de la République doit être, avant toute autre chose, de « favoriser le retour à la compétitivité des entreprises françaises ». 30 % d'entre eux estiment pour leur part que la priorité doit davantage se trouver dans la réduction de la dépense publique. Un peu plus de 12 % estiment enfin qu'une politique d'investissement serait la bienvenue afin de relancer l'économie.

Le temps de travail négocié dans chaque entreprise

Avant tout portés sur la santé de leur entreprise, plus de la moitié des dirigeants interrogés appellent de leurs voeux une réduction de la fiscalité qui pèse sur leurs bilans. Pour autant, ils ne sont que 3 % à demander une augmentation des aides aux entreprises. Ils préfèrent à cette mesure une facilitation des recrutements et des licenciements (37 % y sont favorables). Et alors que le gouvernement a prévu la généralisation du bulletin de paie clarifié début 2018, 40 % plébiscitent justement une simplification des démarches administratives et 27 % une stabilisation du cadre réglementaire. Si les dirigeants sondés sont partagés sur la loi Travail entrée en vigueur en août 2016 (42 % contre, 40 % pour), ils sont favorables à 72 % à l'une des mesures phare de sa première mouture : la négociation au sein de chaque entreprise de la durée hebdomadaire du travail, incarnation de la flexibilité. Mais pour accroître leur activité, les patrons interrogés ne semblent néanmoins pas vouloir toujours céder aux sirènes de la facilité. Ils ne sont ainsi que 52 % à se dire favorables au fait de réserver les marchés publics aux entreprises françaises.

Fillon, le « président » des dirigeants interrogés

Alors avec ce bilan économique du quinquennat (presque) écoulé et cette « définition des besoins des dirigeants », qui pour représenter au mieux les chefs d'entreprise et relever les défis économiques de la France ? Sans plébisciter aucun des candidats à la présidence déclarés, nos sondés ont voté : le candidat Les Républicains François Fillon fait la course en tête avec 49,5 % des voix, suivi par le « marcheur » Emmanuel Macron (34,6 %). Loin derrière, Benoît Hamon et Marine Le Pen arrivent à égalité avec 3,7 % des suffrages exprimés.

Méthodologie. Cette consultation a été réalisée en ligne entre le 7 et le 22 février 2017 sur la France entière. 202 personnes y ont répondu, dont 72% de chefs d'entreprise et 21% de cadres. L'échantillon n'est pas représentatif.

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