Un manque de visibilité sur le long terme : c’est ce qui ressort de la rencontre annuelle des membres morbihannais de la fédération régionale des travaux publics. « Nous nous retrouvons une fois par an<TH>; l’occasion de faire le point sur la conjoncture, les thèmes d’actualité et les perspectives », détaille François Coville, président régional et P-dg de TPC Ouest à Saint-Avé.
Le ralentissement de la commande publique
Dépendants à 60 % de la commande publique, les représentants du secteur d’activité ont souhaité rencontrer Jacques Le Nay, président morbihannais de l’association des maires de France. Objectifs : avoir un échange autour de la loi NOTRe et ses impacts localement, évoquer la gestion des infrastructures routières, portuaires. « Nous voulions aussi pouvoir sensibiliser M. Le Nay à l’utilité de l’investissement public qui renforce les territoires en leur rendant attractifs et compétitifs », ajoute François Coville.
De son côté, l’élu a rappelé l’étalement sur deux ans de la baisse des dotations et une poursuite des investissements. Les professionnels des travaux publics ont « considéré ces annonces comme plutôt positives mais à accueillir avec prudence ». Ils affichent une grande prudence pour l’avenir sur leurs métiers et indiquent « que ce manque de perspectives est aussi un frein pour des recrutements. »
Développer le secteur privé
Si la commande publique pèse aujourd’hui 60 % contre 70, il y a encore 8 ans, le secteur souffre sur la durée. « 2014 a été une année d’élections. Nous avons enregistré 25 % de baisse d’activités. Cet attentisme a été au paroxysme en 2015 qui aura été la pire année depuis 30 ans.»
Grands chantiers et patrimoine
Pour inverser la tendance, les acteurs des TP se tournent de plus en plus vers le privé qui connaît une légère reprise d’activité. La fédération voit d’un bon oeil le projet de futur aéroport de Notre-Dame des Landes. « Outre les infrastructures, ce site devrait attirer d’autres investisseurs privés pour des développements autour de l’aéroport. Ce projet devrait impulser une vraie dynamique économique ».
La LGV est aussi un projet d’envergure mais les professionnels rappellent leurs besoins « en projets de toute taille.»
Ils tirent également une autre sonnette d’alarme : le patrimoine. « C’est une dette grise que nous sommes en train de laisser aux générations futures. Nos infrastructures et autres grands ouvrages sont vieillissants et de cela, on ne parle pas. En ce sens, nous organisons des réunions avec les élus pour les sensibiliser à ce sujet.»
