Mécénat : Comment les entreprises bretonnes le pratiquent

Mécénat : Comment les entreprises bretonnes le pratiquent

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Terme en vogue, souvent galvaudé, le mécénat reste un puissant vecteur d'image pour les entreprises. Comment les dirigeants bretons, mécènes ou non, l'appréhendent-ils ? Le Journal des entreprises a mené une enquête inédite sur les pratiques mécénales en région.
— Photo : Le Journal des Entreprises

En France, 14 % des entreprises de plus d'un salarié sont mécènes (baromètre Admical-CSA 2016). Qu'ils soient déjà mécènes ou pas, comment les cadres et dirigeants bretons appréhendent-ils le mécénat ? S'ils en font, comment le pratiquent-ils ? S'ils n'en font pas, pourquoi et quels facteurs les motiveraient ? Voici les questions auxquelles nous avons voulu répondre en interrogeant les entrepreneurs bretons. Intéressons-nous à ceux qui pratiquent déjà le mécénat. Il s'agit d'un acte relativement récent - moins de trois ans - pour un bon tiers d'entre eux, même si plus de la moitié (53,9 %) le pratique depuis plus de cinq ans. Ce sont d'ailleurs ces derniers qui donnent les sommes les plus élevées. Ils sont 76,3 % à s'en occuper personnellement, en direct (10,5 % le délèguent à leur responsable communication) et pour 72,4 %

le mécénat fait partie intégrante de leur stratégie d'entreprise.




Origines diverses

Quant à l'origine de leur démarche, elle est le fruit de leur propre réflexion pour la moitié des répondants à notre étude ou issue d'une rencontre avec un (ou des) porteur(s) de projet pour 28,9 %, d'un réseau pour 10,5 %, d'un conseil (expert-comptable, notaire, agence de communication...) pour 2,6 %, à égalité avec une rencontre avec une autre entreprise. À titre personnel, 76,3 % de ces mécènes bretons font déjà des dons et sont donc déjà sensibilisés à la philanthropie.



Quel montant alloué ? En mécénat, ils s'engagent en général pour des tickets moyens : 36,8 % des répondants allouent moins de 5.000 € par an à leur(s) action(s) et 34,2 % entre 5.000 à 19.999 €. Ils sont 13,2 % à y allouer entre 20.000 à 49.999 e et 15,8 % plus de 50.000 €. Nous n'avons pas passé en revue toutes les structures bénéficiaires, mais près des deux tiers des répondants ignorent qu'il est possible de soutenir des initiatives locales via des fonds de dotation bretons, au bénéfice du territoire. Alors que la relation au territoire est un critère essentiel à leurs yeux, comme on le verra plus bas. Quand on leur demande nommément, 39,5 % connaissent, par exemple, le fonds Nominoë du CHU de Rennes.



Pour quelles causes ?


Le sport est largement en tête des bénéficiaires - une part peut confondre mécénat et sponsoring -, suivi (par ordre de citation) de la culture, de la santé, du social et de l'environnement. Certains citent, à la marge, le patrimoine, l'humanitaire, la fondation universitaire, le handicap, la création d'entreprise ou encore le scoutisme.




Motivation nº1 : la relation avec son territoire

Quant aux motivations personnelles, elles sont variées. Nous avions laissé trois choix possibles aux répondants : « la relation avec le territoire et son attractivité » est le premier critère cité (51,3 %), juste devant « l'intérêt général » (50 %) et pour « faire vivre les valeurs de l'entreprise » (44,7 %). Le quatrième critère de motivation cité va en faveur de « la notoriété et l'image de l'entreprise » (38,2 %), suivi par « l'engagement de l'entreprise dans une démarche durable RSE » (23,7 %).




Pas pour le business et les avantages fiscaux !

Les avantages fiscaux et les intérêts en termes de business sont les derniers éléments de motivation cités. Peu de dirigeants (22,4 %) utilisent également le mécénat pour communiquer en interne de façon positive envers leurs salariés. À tort ? Olivier Leblanc, de l'agence Voyez Large, en voit pourtant beaucoup d'avantages (lire aussi ci-dessous).




Les réseaux professionnels, principal vecteur d'infos

Sur les moyens de s'informer sur le mécénat d'entreprise, les cadres et dirigeants bretons citent principalement les réseaux professionnels. Les conseils (expert-comptable, notaire, services fiscaux, agence de communication...) apparaissent aussi comme un bon vecteur (30,3 %), ainsi que la presse et les médias, à égalité avec internet (26,3 %). Autre enseignement intéressant : hormis sans doute avec ses pairs en réseaux, on discute finalement très peu de mécénat avec ses proches, vecteur d'information cité par seulement 15,8 % des répondants.




Le 27 septembre, à 18 h à la Faculté de médecine de Rennes, le fonds Nominoé du CHU organise avec Le Journal des entreprises une soirée « spécial mécénat » (lire p.).