Faire du business avec l'Iran : quels marchés cibler ?
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Faire du business avec l'Iran : quels marchés cibler ?

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Tous les produits et services n'intéressent pas les Iraniens. Ils sont surtout en quête de technologies et d'un savoir-faire qu'ils n'ont pas sur place.

— Photo : frank497 - CC0 Unsplash

« Toutes les entreprises françaises ont un marché en Iran. Penser cela, c'est mal connaître ce pays, qui a une énorme autonomie et qui a démontré une résilience incroyable pendant la période des sanctions », explique Thierry Cotté, directeur du développement de Salvéo, une société de conseil en implantation à l'international.

Des secteurs d'activité plus recherchés que d'autres

Si les Iraniens n'ont effectivement pas attendu les Européens et les Français pour se développer, force est de constater que la levée de sanctions ouvre des perspectives intéressantes pour les entreprises françaises. « Il y a un certain nombre de secteurs d'activités, retenus par les autorités iraniennes, sur lesquels la France a des choses à dire et à faire. C'est le cas de l'automobile, l'aéronautique, une bonne partie du secteur oil & gaz et tout ce qui touche aux infrastructures », expose Thierry Cotté. « Les Iraniens s'intéressent à tous les produits qui ont été sous embargo pendant trente ans. Cela concerne quasiment tous les secteurs de l'industrie. Pendant trente ans, ils se sont débrouillés avec des bouts de ficelle. Ils se sont tournés vers les Chinois mais en sont rapidement revenus du fait des problèmes de qualité. Aujourd'hui, ils se tournent vers l'Europe pour acquérir des technologies. Les industries pétrolières sont bien entendues dans la mire car ce sont elles qui attirent le plus de devises, mais ils regardent aussi de prêt tous les autres secteurs industriels », poursuit Thierry Vernay, manager export d'Exago, une société spécialisée dans la construction et l'installation d'équipements hydrauliques.

Attention à la concurrence locale !

Si le champ des possibles est relativement ouvert pour l'industrie, la construction ou encore le secteur agricole, les entreprises françaises qui souhaitent mettre le cap sur l'Iran doivent aussi avoir conscience que les Iraniens sont assez exigeants. « Si vous n'avez pas une marque internationale à défendre ou un savoir-faire qu'eux n'ont pas, vous perdrez votre temps. Il ne s'agit donc pas de partir à l'aveuglette sur le marché iranien. Il faut demander un avis de marché à un professionnel de l'Iran et surtout vous assurer qu'il n'y a pas déjà une production locale sur le produit que vous proposez. S'il y a une production locale, vous serez pénalisé en douane et vous ne serez pas compétitifs car le coût de la main-d'oeuvre est très bas en Iran », argumente Thierry Cotté.

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