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Charles Richardson : « Un business angel ne doit investir que ce qu’il est prêt à perdre »
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Charles Richardson président de Provence Business Angels Charles Richardson : « Un business angel ne doit investir que ce qu’il est prêt à perdre »

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Président du réseau Provence Business Angels, Charles Richardson tire le bilan de sa propre expérience d'investisseur et livre quelques conseils à ceux qui voudraient se lancer dans le financement de jeunes entreprises.

A la tête du réseau Provence Business Angels, Charles Richardson a investi dans une trentaine de start-up depuis 2014 — Photo : DR

Le Journal des Entreprises : Vous dirigez le réseau Provence Business Angels depuis 2016. Investir dans une start-up reste un pari risqué. Jusqu’à quel point ?

Charles Richardson : Oui, c’est très risqué, car contrairement à d’autres placements, on peut tout perdre. Par exemple, si vous vous constituez un portefeuille d’actions du CAC 40, sa valeur pourra parfois chuter, mais vous ne craindrez pas de perdre 100 % de votre mise. Difficile de prévoir l’avenir d’une start-up. Je suis moi-même toujours étonné par ce qui arrive : celles qui paraissent les plus prometteuses se cassent parfois la figure, tandis que d’autres, qui semblaient moins fonctionner, finissent par décoller…

Au bout de cinq ans, avez-vous gagné ou perdu de l’argent ?

C. R. : J’ai investi dans une trentaine de start-up depuis 2014, dans l’e-commerce, les objets connectés, la musique… Et je suis déjà sorti du capital de cinq d’entre elles. Au total, trois ont déposé le bilan, une autre affiche des performances moyennes, mais la cinquième a remporté un grand succès. La plus-value générée a largement compensé les sommes perdues par ailleurs. Résultat, j’ai gagné de l’argent.

Je ne suis pas un cas isolé. Provence Business Angels affiche un bilan plutôt positif. L’association a fait le calcul. Si quelqu’un avait investi dans tous les dossiers retenus depuis l’existence du réseau, avec un ticket identique pour chaque start-up, il aurait récupéré 1,5 fois sa mise.

Quel conseil donneriez-vous à un futur business angel pour bien gérer son portefeuille ?

C. R. : Certains business angels conseillent d’investir au maximum 5 à 10 % de son patrimoine. Cela me paraît raisonnable. Personnellement, toutefois, je ne raisonne pas en termes de pourcentage, car tout dépend du montant de vos économies, de votre degré de sensibilité ou d’aversion au risque, de votre expérience en tant que business angel, etc. Je dirais plutôt : n’investissez que l’argent que vous êtes prêts à perdre !

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