Des vélos électriques attachés à leur kiosque de location par un cadenas numérique fonctionnant par électromagnétisme, et une borne de recharge alimentée à 100 % par des panneaux solaires. L’association de deux idées toutes bêtes… Et pourtant. "Nous avons eu beau chercher : nous sommes les seuls en France, et a priori au monde, à proposer des kiosques de location de vélos complètement autonomes et fonctionnant à 100 % grâce à l’énergie photovoltaïque", sourit Patrick Villafranca, l’inventeur à l’origine de ce concept.
Du rallye automobile à la mobilité douce
Un inventeur pourtant issu d’un monde à l’opposé des mobilités douces. Après une carrière de déménageur, Patrick Villafranca a en effet sillonné la planète aux côtés de Sébastien Loeb, multiple champion du monde de rallye automobile, dont il a assuré la logistique matériels sur le championnat W.R.C. pendant 5 ans. Sa passion pour les véhicules et son attachement pour la Bretagne l’ont ensuite amené à reprendre un garage automobile à Crozon. En parallèle, il y a deux ans, il a créé V-Élec, son entreprise de location de vélos électriques. Et commencé à imaginer ce nouveau concept de kiosques 100 % autonomes, dans lequel il a investi 200 000 euros en R & D. Pour le développer, il a notamment noué un partenariat avec deux entreprises finistériennes : la start-up kerhorre Tremen, qui conçoit des carports solaires novateurs, ainsi qu’avec l’entreprise guilérienne Bretagne Concept Métal pour la partie métallerie. Les vélos sont, pour leur part, fournis par l’entreprise Arcade, basée à la Roche-sur-Yon (Vendée).
Levée de fonds imminente
Un concept qui a d’ores et déjà séduit la commune de Plomodiern, qui vient tout juste de lui acheter son premier rack. Une opération "gagnant-gagnant", estime Joël Blaize, le maire de la commune. "Installer un kiosque ne requiert que la simple pose d’une dalle de béton, ce qui donne une grande liberté pour leur implantation. Nous partageons ensuite les recettes de location à 50-50 avec l’entreprise, ce qui devrait nous permettre d’amortir notre investissement en moins de quatre ans", détaille-t-il. Une offre qui a également séduit la communauté de communes de Crozon, qui vient de passer commande pour une dizaine de kiosques.
Il faut dire que l’entreprise dispose déjà de plusieurs gages de sérieux, à l’image de cet accompagnement par le Village by CA ou encore de cette aide de 50 000 euros accordée par la Région. "Nous avons également d’autres touches avec d’autres collectivités", confie Patrick Villafranca, qui vise les 250 000 euros de chiffre d’affaires cette année, contre 50 000 euros en 2022. "Notre objectif est de lever un million d’euros le plus rapidement possible", confie le dirigeant. De quoi industrialiser la fabrication de ses kiosques, mais également lancer une franchise nationale, avec un objectif d’au moins deux implantations par département d’ici cinq ans. Pour y arriver, celui qui travaille actuellement uniquement avec son fils Valentin, prévoit d’embaucher 10 à 15 salariés d’ici deux ans.
