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Face aux difficultés, Navtis va ouvrir son capital
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Face aux difficultés, Navtis va ouvrir son capital

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Placé en redressement judiciaire, l’établissement Brest-Cherbourg de Navtis connaît une période difficile liée à la crise sanitaire et à l’arrêt d’un important contrat sur le site de Cherbourg. Des difficultés financières que l’équipe dirigeante n’espère que passagères grâce à une activité qui reste soutenue pour le mois à venir et surtout à l’ouverture du capital qui vient d’être annoncée.

Navtis travaille dans différents domaines de l’industrie classique, du naval en passant par la Défense et les énergies marines renouvelables — Photo : © Navtis

Début décembre, l’établissement de Brest-Cherbourg du groupe industriel brestois Navtis a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce. En cause, la crise du Covid bien entendu avec l’arrêt brutal de l’activité à l’international (30 % avant la crise) mais pas seulement. "Nous avons dû arrêter un contrat avec un gros donneur d’ordre de la Défense en Normandie. Les activités liées à ce client opérées à Cherbourg accusaient des pertes financières importantes", explique Bruno Pivain, le président du groupe Navtis. L’établissement de Saint-Nazaire dans les Pays de la Loire, n’est, lui, pas concerné par le redressement.

Transparence sur le redressement judiciaire

Le site de Cherbourg employait avant la crise sanitaire environ 80 personnes, il en reste une douzaine sur site. "Nous avons fait en sorte de replacer une soixantaine de salariés chez nos confrères et concurrents", précise Bruno Pivain, qui a repris Navtis en décembre 2012 (163 salariés, 11 M€ de CA à l’époque). Le site normand de Navtis va repartir de Valognes dans la Manche où le groupe possède une unité de production en chaudronnerie, tuyauterie et mécano-soudures en acier, qu’il a rachetée fin 2019.

Le président et son épouse et directrice générale Wendy Delacour ont fait appel au tribunal de commerce pour gagner du temps, afin de pouvoir mettre en place une stratégie de relance. "Il y avait aussi une obligation légale, rappelle Bruno Pivain. Nous avons misé sur la transparence, auprès de nos salariés, de nos clients. Nous rencontrons actuellement nos principaux clients pour leur expliquer la situation et ils nous renouvellent leur confiance."

le groupe Navtis est dirigé par Bruno Pivain (PDG) et Wendy Delacour (DG) — Photo : © Isabelle Jaffré

En effet, la direction de Navtis est arrivée au tribunal avec des cartes en main. Si l’année 2020 a été "catastrophique", dixit le président (CA non communiqué), 2021 a permis de redresser la barre avec une progression de +15 % au niveau national, malgré la perte des 30 % de l’international. En 2019, le groupe affichait 430 salariés et 40 millions d’euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, Navtis compte 350 ETP et annonce viser, a minima, 30 millions de chiffre d’affaires en 2022 grâce à un carnet de commandes plein dans ses activités navales, industriels et EMR. "Notre problème, ce n’est pas l’activité. Nos salariés doivent faire des heures supplémentaires. Le mandataire qui nous suit a récemment autorisé l’embauche de 8 CDI", note Bruno Pivain.

Ouverture du capital

Surtout, pour passer ce cap difficile, Navtis va ouvrir son capital. "Pour l’instant, il y a plusieurs schémas possibles. Nous n’écartons aucune possibilité", indique le président, qui a plusieurs contacts avancés soumis à une clause de confidentialité. "Nous souhaitons aller le plus vite possible. Les priorités sont l’emploi et le projet industriel. Après, nous nous adapterons", poursuit-il. Rester majoritaire ou pas, rester à la direction ou pas, connaître les profils des nouveaux actionnaires… Bruno Pivain préfère garder l’esprit ouvert. "Si nous nous imposons des contraintes, nous n’y arriverons pas."

Le prochain rendez-vous au tribunal de commerce a lieu en février 2022 pour un point d’étape. D’ici là, le groupe aura avancé sur son ouverture de capital.

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