Côtes-d'Armor
Touchée par la crise en Ukraine, Soka se relance avec 2,2 millions d'euros investis
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Touchée par la crise en Ukraine, Soka se relance avec 2,2 millions d'euros investis

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Malmenée par ses positions prises en Ukraine courant 2014, Soka a reconstruit une dynamique nouvelle autour de son site de Quessoy. La stratégie est impulsée par Séverine Dudot, nommée présidente par les actionnaires familiaux.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le couperet n'est pas passé loin. Entreprise emblématique de Quessoy, connue au niveau international pour la qualité de son kaolin, matière première rentrant dans la composition de la céramique sanitaire mais aussi de caoutchouc, de la nutrition animale ou des engrais, la société kaolinière armoricaine (Soka) à Quessoy vient de sortir de plusieurs mois sombres.

La crise ukrainienne fragilise l'édifice breton

La cause ? Des positions prises en Ukraine courant 2014 et qui n'ont pas atteint les perspectives escomptées. « En plus d'un retard à l'allumage, nous avons subi la crise politique de ce pays qui reste toujours une implantation stratégique, précise Séverine Dudot, ex-directrice générale adjointe qui a succédé à Philippe Delaporte à la tête de la société. Il a fallu absorber des pertes importantes qui ont fragilisé l'édifice français. La restructuration entamée en février 2014 porte aujourd'hui ses fruits puisque l'entreprise est revenue pleinement en ordre de marche. »

Le site de Viviers rapatrié dans les Côtes-d'Armor

Le premier exemple concret de cette nouvelle organisation, lancée par la nouvelle gérante présente depuis près de 20 ans chez Soka, est la relocalisation dans les Côtes-d'Armor des activités du site de Viviez dans l'Aveyron. « C'est un projet majeur puisque 2,2 millions d'euros sont investis dans le rapatriement de deux fours de calcination de minéraux industriels. Preuve que le projet est viable et pertinent malgré nos récentes difficultés, les actionnaires familiaux apportent un million d'euros et nos partenaires bancaires nous suivent pour le complément. »

Une organisation bicéphale France-Ukraine

Dans cette dynamique, le groupe a revu l'organisation de son management. « Nous avions les hommes et les femmes en place. Tout le monde s'est serré les coudes pour traverser la tempête. Aujourd'hui, l'entreprise fonctionne avec deux entités en France et en Ukraine, cette dernière étant désormais sous la responsabilité des cadres de Quessoy en binôme avec leur homologue de l'Est. L'ensemble des fonctions support est mutualisé. » Cette gestion bicéphale est identique au niveau de la holding mère. Nommée présidente, Séverine Dudot a choisi d'impliquer encore plus que par le passé les actionnaires de Soka. « Cette double implication était nécessaire pour mieux faire avancer une PME comme la nôtre ». Avec 14 millions de chiffre d'affaires réalisés en 2014, Soka emploie 50 salariés en France et une soixantaine en Ukraine. « 75 % de nos volumes extraits à Quessoy partent à l'export, partout dans le monde. »

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