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Obiz : "Notre investissement dans Mile nous permet d'accélérer"
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Brice Chambard fondateur et PDG d’Obiz "Notre investissement dans Mile nous permet d'accélérer"

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Spécialiste du marketing relationnel, le lyonnais Obiz a récemment pris 12,3 % du capital de Mile, concepteur d’applications mobiles spécialisées dans le positionnement géographique. Son PDG Brice Chambard revient sur cette opération et sur la stratégie du groupe lyonnais, qui vise les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025.

Brice Chambard, fondateur et PDG d’Obiz — Photo : DR

Pourquoi Obiz (37 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2021, 73 salariés) a fait le choix d’entrer au capital de Mile ?

Mile est une entreprise en pleine croissance qui travaille sur des verticales métiers proches des nôtres. Tout comme Mile, nous travaillons avec des aéroports, des villes, des offices de tourismes, des acteurs de la mobilité comme Transdev ou Keolis… Nous avons donc beaucoup de synergies commerciales à développer. En octobre, nous avons d’ailleurs conclu un partenariat stratégique de cinq ans avec Mile visant à enrichir l’offre de son application mobile de tourisme sportif Jooks à travers notre catalogue d’offres et à fidéliser leurs clients grâce la plateforme Loyalty Operator d’Adelya, que nous avons repris en mai 2022 et qui nous permet d’être aujourd’hui présents dans plus de 22 pays. Il y a donc des synergies très importantes entre Mile, Obiz et Adelya. Pour renforcer ce partenariat, nous avons donc pris la décision d’investir financièrement dans Mile, pour accélérer son ambition en même temps que la nôtre.

En 2021, vous avez enregistré une croissance de 140 % à 36,9 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et sur 2022, vous devriez franchir la barre des 40 millions d’euros. Comment expliquez-vous une telle croissance ?

Depuis notre création, en 2012, nous avons une croissance régulière et forte qui s’est accélérée avec la crise sanitaire. Le métier d’Obiz est de développer des programmes de fidélité pour nos clients, des programmes affinitaires qui répondent à des enjeux business : recruter de nouveaux clients, les fidéliser, mieux les connaître via de la data marketing et de la data analyse. Nous répondons aussi à des enjeux de marques, puisque nous les aidons à nourrir une promesse RSE en lien avec la préservation du pouvoir d’achat, le soutien aux artisans, commerces de proximité et associations sportives. Toutes ces thématiques ont un écho particulier en temps de crise. En cela, Obiz est une solution anti-crise et c’est peut-être ce qui explique que de plus en plus de clients font appel à nos services en France et à l’international.

Vous avez cédé récemment 2,78 % de votre capital à des investisseurs institutionnels et de la Maison Bocuse. Pourquoi ?

La première raison est patrimoniale. La seconde c’est que la Maison Bocuse est l'un de nos clients, avec lequel nous avons annoncé il y a un an la signature d’un contrat pluriannuel. Avoir la Maison Bocuse à notre capital est une marque de confiance et aussi une invitation à prendre part à notre stratégie dans la verticale métier de la restauration. C’est aussi une façon d’accélérer notre développement sur ce marché.

En mai 2021, Obiz est entré en Bourse. Avec le recul, êtes-vous satisfait de ce choix ?

Je suis très satisfait car cela nous a permis d’accélérer notre croissance. Nous sommes aujourd’hui sur une dynamique de croissance organique très forte et nous avons aussi pu réaliser une opération de croissance externe avec l’acquisition d’Adelya, qui nous a apporté 3 millions d’euros de chiffre d’affaires en plus. Ce n’est pas grand-chose mais c’est un début. Nous étudions d’autres dossiers de croissance externe que nous pourrons réaliser grâce à notre entrée en Bourse, qui va nous permettre d’aller chercher de la dette et/ou du capital. La Bourse va nous permettre de mener à bien ces opérations de renforcement de notre positionnement, en France et à l’international, tout en conservant notre liberté d’entreprendre puisque je reste l’actionnaire majoritaire d’Obiz avec près de 63 % du capital.

Avez-vous déjà identifié de potentielles cibles ?

Nous avons effectivement un certain nombre d’entreprises dans le viseur, qui pourraient venir compléter nos activités.

Combien d’acquisitions sont d’ores et déjà programmées en 2023 ?

Je ne peux pas vous répondre précisément, ce serait un délit d’initié, mais plusieurs dossiers sont sur mon bureau et je compte bien en mener un ou plusieurs à terme cette année.

Quels sont vos objectifs de croissance pour les années à venir ?

Notre feuille de route doit nous amener au minimum à 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et 8 millions d’euros d’Ebitda d’ici à 2025. Mais nous avons toujours été plus rapides que prévu depuis les débuts d’Obiz, donc nous pouvons nous attendre à dépasser cet objectif.

Quelle va être votre stratégie, autre que les croissances externes, pour atteindre cet objectif ?

Nous avons défini quatre axes stratégiques. Le premier est de continuer à signer des clients grands comptes comme Vinci ou Axa. Des entreprises du Cac 40 ou du SBF 120 ainsi que des grands réseaux comme les clubs de fitness L’Orange Bleue. Le deuxième axe est de renforcer notre présence et nos actions à l’international, que nous avons fait monter en puissance avec l’acquisition d’Adelya. Le troisième axe est d’améliorer la monétisation et la rentabilité de nos boutiques présentes dans les programmes relationnels de nos clients. Jusqu’à présent, nous avons surtout pensé à avoir une politique créatrice de valeurs pour nos clients et nos partenaires. Il faut qu’elle le soit désormais pour Obiz aussi, de manière à améliorer notre rentabilité.

Enfin, nous allons lancer deux nouveaux produits. Le premier, baptisé Merciz, sera destiné aux commerçants et artisans. Le second visera à adresser les particuliers. Jusqu’à présent, nous avons travaillé exclusivement en BtoB mais nous estimons que les particuliers pourraient aussi être directement intéressés par un certain nombre de nos services. Nous travaillons sur une brique avec un abonnement qui permettra d’accéder à une partie du contenu de notre plateforme. Cette ouverture sur le marché des particuliers restera bien entendu marginale. Notre cœur de métier qui guide notre projet stratégique 2025 reste le BtoB.

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