Neyret lance la première écharpe d'élu made in France et écologique
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Neyret lance la première écharpe d'élu made in France et écologique

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À l’approche des élections municipales de mars, le fabricant stéphanois de rubans, étiquettes et accessoires textiles Neyret vient de lancer la première écharpe tricolore made in France et biodégradable. Une innovation qui s’inscrit dans la nouvelle stratégie de développement du groupe ligérien.

Neyret a lancé la fabrication de 15 000 écharpes tricolores en vue des prochaines élections municipales — Photo : Neyret

Tisseur de rubans pour les décorations civiles et militaires depuis sa création en 1823 à Saint-Étienne, le groupe Neyret (40 M€ de CA en 2019 ; plus de 800 salariés dont 200 dans la Loire) pourrait bien être l’un des acteurs incontournables des prochaines élections municipales. Numéro un mondial de l’ornement textile des produits de luxe depuis son rachat en novembre 2019 de Seram (Haute-Loire), le groupe familial stéphanois vient de commercialiser une écharpe tricolore de maire et adjoints particulièrement innovante.

« C’est la première écharpe 100 % française – certifiée Origine France Garantie – et 100 % biodégradable puisqu’elle est tissée à partir d’un fil en Greencel (fabriqué à partir d’une fibre de bois). Pour garantir aux élus cette authenticité, nous avons intégré à chacune des écharpes un certificat numérique individualisé qui permet de scanner son écharpe et d’avoir accès à une base de données et un site web que nous avons développés pour qu’ils puissent suivre la traçabilité de leur produit », détaille le PDG Benoît Neyret.

15 000 écharpes déjà fabriquées

Avec cette écharpe, l’entreprise stéphanoise espère convaincre les futurs élus de faire un acte responsable et civique tout en portant haut et fort l’excellence des savoir-faire français. « Nous avons déjà fabriqué 15 000 écharpes mais on peut en faire plus si la demande est supérieure. En France, il y a 36 000 communes », rappelle Benoît Neyret.

Pour le fabricant de rubans et étiquettes textiles pour les emballages de l’industrie du luxe, si la décoration civile et militaire reste un marché relativement marginal, cette innovation devrait toutefois lui permettre de conserver un savoir-faire menacé. « Jusqu’à présent, nous tissions des rubans tricolores que nous vendions à des sociétés qui faisaient les écharpes et les revendaient ensuite à des revendeurs. En termes de chaîne de valeur, nous étions un petit peu bas. Et puis, la concurrence asiatique s’est faite de plus en plus violente ces dernières années. Nos volumes ont considérablement baissé, il fallait réagir », argumente Benoît Neyret.

Passer de simple tisseur à offreur de solutions complètes

Une réaction qui correspond aussi au virage stratégique amorcé ces dernières années par le groupe ligérien. « Notre modèle économique a évolué. Il ne consiste plus à être un simple tisseur mais un offreur de solutions complètes. L’idée étant de proposer des produits finis sans entrer en concurrence avec nos clients actuels. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons fait un très beau partenariat avec la maison parisienne Drago (groupe Arthus-Bertrand), l’une des références françaises en matière d’insignes et de décorations. Ce sont eux qui assureront la commercialisation de cette écharpe », développe Benoît Neyret, qui mise aussi sur des fertilisations croisées avec l’industrie du luxe.

« Cette innovation, qui reprend nos grands axes de développements que sont les matières écoresponsables et les étiquettes intelligentes, est aussi une manière de challenger nos savoir-faire afin de les offrir aux grands noms du luxe et de la mode », conclut le PDG, qui ambitionne d’atteindre les 50 millions d'euros de chiffre d'affaires sous deux à trois ans.

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